Crise sanitaire du Covid-19 et mentalités culturelles – La sortie de la fiction
par Paul Ardenne
Les épidémies sont des révélateurs, toujours. Que révèlent-elles ? Le degré d’organisation, ou de désorganisation, des sociétés. La capacité, ou l’incapacité, des pouvoirs à bâtir une ligne prophylactique défensive. La volonté d’une société, ou son absence de volonté, à se solidariser et à faire bloc. La mutation dans l’expertise et la gestion des affaires publiques, qui change de camp et bénéficie aux spécialistes de la sécurité et du contrôle. La puissance des rumeurs, l’émergence de charlatans et le retour du religieux. La recherche d’ennemis souterrains et de propagateurs mal-intentionnés. Sans omettre l’essentiel, la peur de la maladie invalidante et de la mort, peur rampante ou peur panique.
Prodigue de désordre, de mobilisation et de stratégies d’évitement de tous ordres (fuir, se claquemurer, oublier), l’épidémie vient aussi modifier le comportement culturel de ceux qui l’endurent. Confronté à sa présence toxique, entêtante et déstructurante, l’esprit se concentre plus fortement sur l’événement, l’histoire immédiate, l’information et l’échange de savoirs protecteurs. La culture du réel triomphe, la fiction se met entre parenthèses.
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