
De la façon la plus assumée qui soit, Roméo Mivekannin est ce que l’on appelle, dans le jargon de l’art contemporain, un “appropriationniste”. Point de départ de ses toiles : des photographies ethnographiques de l’ère coloniale, des tableaux, aussi, surtout, de maître occidentaux. L’artiste en détourne le contenu par reproduction à l’identique non sur des toiles conventionnelles mais sur des bouts de textile récupérés, batiks et autres toiles de jute cousus entre eux et trempés dans divers élixirs, selon la tradition Vaudou. Pas de couleur mais, de façon uniforme et déclarative, du noir et blanc. Effet sépia garanti, comme à évoquer un monde ancien qui perdurerait malgré tout. […]