Pour tous ceux qui étaient hier au Musée de la Chasse et de la Nature et pour les autres aussi, le texte de Paul Ardenne pour Video Forever : Art et Animaux
Et save the date pour le 18 décembre, le dernier Vidéo Forever de 2013 !
« Animalités »
Conférence introductive de Paul Ardenne, historien de l’art et écrivain
La convocation artistique de l’animal, de plus en plus intense dans le champ de l’art postmoderne, a une raison d’être « identifiante » : l’animal, à sa façon particulière, porte un peu de mon mystère d’humain, « son-corps », en une proportion délicate à établir, est « mon-corps ».
L’humain, lui aussi, est un « animal ». Il dérive biologiquement du même rameau que le chien ou, en amont, que la méduse, très vieille ancêtre, au gré des accidents naturels, du « hasard » et de la « nécessité » de l’évolution, disent les biologistes François Jacob et Jacques Monod. « L’animal que donc je suis », admet le philosophe Jacques Derrida. Comment oublier que les premières sépultures humaines cumulent ossements humains et animaux ? Que la domestication graduelle des animaux a permis et accéléré, par l’apport d’énergie qu’elle autorise, l’évolution matérielle des hommes ? Qu’il est nous est arrivé à nous, humains, de nous comporter comme des « animaux », en reproduisant sans égard pour notre prochain le principe du Struggle for Life darwiniste : c’est là la thèse d’un Giorgio Agamben lorsque, évoquant les régimes totalitaires du XXe siècle, et le principe du droit du plus fort qui y prévaut, le philosophe italien décèle en ceux-ci une phase sans précédent d’« animalisation de l’humanisation » ? Qu’une large part de notre potentiel affectif, loin de se diriger vers les humains, se destine aux animaux de compagnie, des zoos ou des réserves naturelles ?
L’artiste qui réquisitionne à son profit la figure de l’« animal », et l’artiste vidéaste tout pareil, a tout ceci en tête. Convoquant ce dernier, c’est aussi la pars animalis de lui-même qu’il fait remonter jusqu’à l’œuvre – en espérant que plus de sens soit donné, par le truchement de l’animal, à ce qu’il est. Aucun doute, l’« animal-pour-l’art » est bien un prétexte, élément parmi d’autres d’une stratégie cognitive : « mon-corps » ne supporte pas de ne pas se connaître, de devoir supporter trop de doute. Animal, aide-moi à moins me méconnaître.
Video Forever 13 *Animal – Animaux*
Musée de la Chasse et de la Nature Mercredi 27 Novembre, 19h
62 Rue des Archives – 75003 Paris
La convocation artistique de l’animal, de plus en plus intense dans le champ de l’art postmoderne, a une raison d’être « identifiante » : l’animal, à sa façon particulière, porte un peu de mon mystère d’humain, « son-corps », en une proportion délicate à établir, est « mon-corps ». L’humain, lui aussi, est un « animal ». Il dérive biologiquement du même rameau que le chien ou, en amont, que la méduse, très vieille ancêtre, au gré des accidents naturels, du « hasard » et de la « nécessité » de l’évolution, disent les biologistes François Jacob et Jacques Monod. « L’animal que donc je suis », admet le philosophe Jacques Derrida. Comment oublier que les premières sépultures humaines cumulent ossements humains et animaux ? Que la domestication graduelle des animaux a permis et accéléré, par l’apport d’énergie qu’elle autorise, l’évolution matérielle des hommes ? Qu’il est nous est arrivé à nous, humains, de nous comporter comme des « animaux », en reproduisant sans égard pour notre prochain le principe du Struggle for Life darwiniste : c’est là la thèse d’un Giorgio Agamben lorsque, évoquant les régimes totalitaires du XXe siècle, et le principe du droit du plus fort qui y prévaut, le philosophe italien décèle en ceux-ci une phase sans précédent d’« animalisation de l’humanisation » [1] ? Qu’une large part de notre potentiel affectif, loin de se diriger vers les humains, se destine aux animaux de compagnie, des zoos ou des réserves naturelles ? L’artiste qui réquisitionne à son profit la figure de l’« animal », et l’artiste vidéaste tout pareil, a tout ceci en tête. Convoquant ce dernier, c’est aussi la part animalis de lui-même qu’il fait remonter jusqu’à l’oeuvre – en espérant que plus de sens soit donné, par le truchement de l’animal, à ce qu’il est. Aucun doute, l’« animal-pour-l’art » est bien un prétexte, élément parmi d’autres d’une stratégie cognitive : « mon-corps » ne supporte pas de ne pas se connaître, de devoir supporter trop de doute. Animal, aide-moi à moins me méconnaître.
Paul Ardenne
[1] Giorgio Agamben, L’Ouvert de l’homme et de l’animal, Paris,
Bibliothèque Rivages, 2002, notamment le ch. 16 (« L’humanisation intégrale
de l’animal coïncide avec une animalisation intégrale de l’homme »).
Mardi 19 novembre 2013 18h30 Musée des Beaux-arts Bernard D’Agesci, à Niort (79)
Vernissage de l’exposition Jacques Coulais Pictor Maximus
Commissariat : Martine HOYAS et Paul ARDENNE
Avec la participation d’Analix Forever
Projection de la vidéo Painter par Ali Kazma (Turquie, prix Nam June Paik) consacrée à Jacques Coulais
À paraître (janvier 2014), en lien avec l’exposition : Paul Ardenne, Jacques Coulais Pictor Maximus (“Corpopoétique 2”), éditions La Muette/BDL, Bruxelles.
Le 17 Juillet, le Musée de Bibracte vous convie à une rencontre avec Ali Kazma et à un débat “Entre passé et présent, le travail de l’artiste” avec Paul Ardenne, historien, historien de l’art et écrivain, Barbara Polla, écrivain et galeriste, ainsi qu’Alev Siesbye, céramiste.
Pour en savoir plus sur l’exposition Le Tour du Temps, cliquer ici
Il Nemico Pubblico. Arte e coscienza dietro le sbarre
De MARIA CRISTINA SERRA
Se l’arte contemporanea è anche una lente di ingrandimento che mette a fuoco le distorsioni del presente, quando entra oltre le sbarre del carcere, con le sue illuminazioni diventa testimonianza di smarrimento esistenziale. Uno sguardo dissacrante che scala gli alti muri di cinta fuori dai quali il mondo esterno si immagina al sicuro, separato da quello destabilizzante dei reati e delle pene. Un’immaginazione libera per raccontare gli abissi, dove le parole perdono senso e non pronunciarle può sancire la salvezza, per dilatare il non-spazio e misurare il non-tempo. Un tentativo di fissare con tensione emotiva quel microcosmo di vite perdute, intrecciate di solitudini e promiscuità per coglierne le speranze disattese e i desideri soffocati, sparpagliati e immiseriti lungo i labirinti dei corridoi sbarrati da cancelli insuperabili.
Più della cronaca, su ciò che avviene “dentro”, con il carico di violenza, sovraffollamento, suicidi e disperazione, sono le parole di Dostoevskij a farci riflettere: “Il grado di civiltà della società si misura dalle proprie prigioni”. Mentre in Italia scorre il film infinito sulle nuove misure detentive (dopo la condanna di Strasburgo), in Francia gli artisti si affidano alla concretezza delle loro visioni. “Era da molto tempo che pensavo di realizzare una mostra sulle prigioni”, ci dice Barbara Polla, scrittrice e gallerista d’arte a Ginevra e Parigi, “da sempre questa tematica è stata al centro della mia emozione politica, la mia prima ribellione contro l’assurdità di ciò che gli uomini fanno agli altri uomini. Sogno l’arrivo di un nuovo Basaglia che possa aprire quelle porte, così come lui ha fatto per i manicomi in Italia”. Così è nato il progetto sull’ “Ennemi Public”, con una prima mostra alla galleria parigina di Magda Danysz, spazio affacciato sulla strada, ma “con delle sbarre a tutte le finestre, sulle quali sono state posti vasi pieni di fiori bianchi come omaggio a Jean Genet”. E poi, conferenze, performance, video, la pubblicazione del libro “L’Ennemi Public” (La Muette ed.) scritto insieme a Paul Ardenne con il contributo di artisti di fama mondiale, legati tra di loro dall’idea “dell’arte come sollecitazione e azione politica” e dal comune desiderio di coniugare estetica ed etica. ”Sono artisti in costante lotta, non con un Public Enemy, ma con i loro nemici interni”, spiega Barbara Polla, che vivono pienamente sia le assonanze fra immaginazione e realtà sia le dissonanze del brutto per filtrare il bello. Come in un gioco di rimandi incrociati le opere escono delle gallerie ed entrano nelle pagine scritte; le soggettività tracciano parabole ardite per fondersi in oggettività dense di connessioni fra letteratura e filosofia.
Joanna Malinowska modula la sua arte di “antropologa culturale”, in perenne dualità fra materia e spirito nella ricerca di un equilibrio fra diverse culture, per chiedere la grazia di Leonard Peltier (nativo americano, militante dell’AIM, sepolto in un carcere federale da 36 anni, condannato a due ergastoli senza prove certe), con una lettera a Obama e un cadeau di tabacco profumato per siglare la pace con i “First Nations”.
Le tonalità fiamminghe delle composizioni stampate su pelle di capra di Mat Collishaw (al museo Pascali di Polignano a Mare una sua personale) “Last Meals on Death Row”, riscrivono le nature morte seicentesche ispirandosi all’ultima cena dei condannati a morte nelle carceri USA con tocchi di “sublime orrore”. L’intreccio fra mondo letterario e artistico e quello dell’esperienza è declinato con rigore dal filosofo e storico dell’arte Paul Ardenne. “La prigione esiste, è un dato materiale, uno spazio, un perimetro di vita, un luogo di coscienza. Va visibilizzata, interrogata sul suo significato di rivelatore intimo, sociale, immaginario, simbolico”. Sfogliando le pagine si entra in un percorso circolare che libera la mente dal pregiudizio. Si colgono le intuizioni laiche e razionali e la consapevolezza di Foucault, i frammenti poetici di Genet e il suo “Chant d’Amour”, il crudo realismo della serie TV americana Prison Break, l’esistenzialismo di Heiddegger, le lacerazioni e le sconfitte dopo le illusioni di Kafka. Non si sfugge alla condanna nel “Processo”. E nella “Colonia Penale” è sempre certa la colpa. Compie un viaggio nella memoria Jean-Michel Pancin nella penombra della prigione Saint-Anne di Avignon, ricomponendo con la cura del dettaglio, simile a un affresco di Balzac, la vita dei suoi abitanti. La luce accecante entra come lamelle, a intermittenza, nel buio delle celle: “Ho fatto dialogare la luce solare, la libertà e la potenza dei muri, depositari delle storie dei detenuti”. Jhafis Quintero (ex-detenuto a Panama, artista alla Biennale di Venezia) abbatte le pareti della reclusione e delle tante solitudini: ”La creatività è essenziale per sopravvivere. Mi ha permesso di organizzare in maniera estetica il pensiero, mi ha fatto rappresentare la trasgressione che è parte di me”.
Au cours de la saison estivale, en lien avec l’exposition Milieux et la programmation de spectacle vivant Scènes croisées, c’est un nouveau cycle de rencontres-débats qui s’ouvre avec les Brunchs de Chamarande. Rencontrer les artistes, discuter avec les philosophes et les écrivains, échanger avec les scientifiques, c’est ce temps de respiration durable qui vous est désormais proposé ! Au cœur même du jardin s’installe chaque dimanche ce laboratoire collectif en plein air, animé par un professionnel, entouré de deux ou trois invités. À dégustez sans modération…
Dimanche 9 juin
L’imaginaire du territoire en marge de l’espace urbain
11h30-13h
Invités : Paul Ardenne, critique d’art contemporain, spécialiste de l’art dans l’espace urbain, Dalila Ladjal, membre de l’association marseillaise SAFI (du Sens, de l’Audace, de la Fantaisie et de l’Imagination), et Nicolas Milhé, artiste de l’esthétique de la perturbation et de la création contextuelle produisant une œuvre pour Milieux
Modérateur : Loïc Fel, co-fondateur de COAL
Prolongez le brunch avec Nicolas Milhé : quel est cet animal qui apparaît au détour d’une villa ?