Category Archives: Moto

J’ai toujours voulu écrire un livre sur la moto.

Alors je l’ai écrit.

Et à partir de septembre, chaque mois, vous en trouverez sur mon blog des extraits.

Je l’ai écrit, pour tous les motards, les bikers, qui se reconnaîtront dans le paysage phénoménal de la machine Moto, machine d’exception, fondamentalement existentielle.

Et pour les autres aussi.

“Moto et libido: rêve d’acier”

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“II y a des livres qui vous électrisent. “Moto notre amour”, de Paul Ardenne, fait bien plus que l’éloge des grosses mécaniques : il vous embarque dans une chevauchée sauvage, écumante de foutre et d’effroi.”
Agnès Giard, LES 400 CULS

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Ghost rider 2, avec Nicolas Cage © Columbia Pictures et Marvel Enterprises

Pour lire l’article entièrement : cliquez ici

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Le dragster, voyage dans l’intensité

 

 

Paul Ardenne s’intéresse à l’air contemporain ; il en est même un des meilleurs théoriciens. Est-ce parce qu’il lui semblait avoir trop parcouru ce champ qu’il a choisi de l’abandonner – au moins temporairement – au profit du drag strip (piste bitumée hautement adhérente) ? Voici qu’il publie un essai inattendu, accompagné de magnifiques photographies du vidéaste Ali Kazma : Apologie du dragster, l’espace-temps intense.

Cet essai, bref comme un run, c’est-à-dire comme la course que les dragsters livrent contre le temps, est une merveille. Paul Ardenne y brosse à grands traits, des années 1930 à aujourd’hui, l’histoire de ce sport mécanique d’accélération dont le but est de parcourir en un minimum de temps une distance de 1/4 de mile (402 m), 1/8 de mille (201 m) ou encore 1000 pieds (305 m) au volant d’un véhicule comptant quatre roues (top fuels) ou seulement deux (dragbike). Plus que d’une histoire, il s’agit d’une geste, la communauté des pilotes y étant comparée à une « chevalerie » casquée de « heaumes ». Paul Ardenne évoque avec la précision du passionné les réussites et les échecs, parfois funestes, de ces chevaliers dont Samuel Miller est le roi. Samuel Miller, lui qui à Santa Pod, un jour de juillet 1984, établit au volant de Vanishing Point un record resté jusqu’à ce jour insurpassé : 1,7 s pour parcourir 1/8 de mile, 3,58 s pour arriver à 1/4 de mile, soit 621,61 km/h en bout de run. Un incroyable voyage dans l’intensité obéissant à l’injonction baudelairienne d’ « accélérer la vie qui coule si lentement » (Le Spleen de Paris, 1868). 

L’accélération comme style de vie donc ; l’excès comme moyen. Car c’est bien d’excès qu’il s’agit,Vanishing Point, monument d’esthétique fonctionnelle, n’étant rien de moins qu’un moteur de fusée fonctionnant au peroxyde d’oxygène monté sur quatre roues… Et encore ne s’agit-il pas de n’importe quel propulseur, mais d’un de ceux « qui ont servi à arracher à la gravitation terrestre les fusées américaines du programme Apollo, qui mirent des hommes en très haute orbite spatiale et qui contribuèrent à leur permettre de poser une botte sur la lune » ! Comment mieux dire que le pilote de dragster (qui en est souvent aussi le concepteur) est sujet à l’hybris, la démesure qui offense les dieux. 

C’est ici que Paul Ardenne déborde son sujet, le dragster devenant l’expression d’une attitude générale face à l’existence. Contre l’esprit du temps qui n’aime pas le gaspillage, le pétrole et la gomme fondue, l’essayiste défend la dépense bataillenne, l’émulation, le dépassement de soi. Ce dernier n’est pas une manie, ou alors il est une manie grandiose, celle qui porte les alpinistes au sommet des montagnes et pousse au coup de sifflet les soldats hors des tranchées. Mieux, il s’agit d’une « disposition héroïque ». Quête d’absolu, quête vaine, puisque le pilote cherche à « annuler le temps écoulé en ne gardant que l’espace conquis », le dragster nourrit la geste de la grandeur humaine. Seules les âmes basses en disconviendront. Sont-elles nombreuses ? On peut le craindre à voir le nombre des convertis à la décroissance, au véganisme, à l’antispécisme. Face à eux, Paul Ardenne tient bon : « Être intense ou ne pas êtreLe dragster nous montre la voie. Le dragster nous montre la vie. »

Guillaume de Sardes

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Motopoétique dans TGV Magazine

tgvmag

Motopoétique dans Cafe Racer, mars-avril 2014

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2Motopoétique-1Café Racer n68 mars avril 14

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Motopoétique dans Moto Revue, hors série, mars 2014

Motopoétique - Moto revue - hors série 13 mars 14

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Motopoétique dans Archistorm, n. 65, janvier-février 2014

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La presse en parle : Motopoétique au MAC Lyon

Pour visionner les articles et vidéos, suivre ce lien.

Motopoétique sur radiopluriel

Le Musée d’Art Contemporain présente l’exposition ‘Motopoétique’, dont Paul Ardenne est le commissaire, jusqu’au 20 avril.

Une exposition avec 42 artistes, plus de 200 œuvres, qui montre la culture de la moto sous tous ses angles et avec tous les médiums de l’art contemporain. Car il s’agit bien d’une exposition d’art contemporain, initiée par un historien et critique d’art, et non d’une exposition de motos. Les thèmes de la machine, de l’automobile, de l’avion, etc … étaient abordés depuis longtemps par les artistes : l’amour des futuristes pour la vitesse, le machinisme mis en avant par la Nouvelle Objectivité, les représentations de voitures rutilantes du pop-art, etc… Celui de la moto était présent dans le cinéma, dans la littérature, etc .., beaucoup moins dans les arts plastiques. Voilà qui est réparé, par un motard critique d’art !

Pour écouter une interview de Paul Ardenne réalisée le samedi 8 mars à la Brasserie du Musée, cliquer sur :

http://www.crancra.org/emissions/radio-pluriel/2014-03-08_Paul_Ardenne.mp3

Site web du Musée d’Art Contemporain de Lyon : http://www.mac-lyon.com/

Article publié sur radiopluriel.fr

MOTOPOETIQUE sur culturebox.francetvinfo.fr

“Motopoétique” un déroutant voyage à deux roues au MAC


© Shaun Gladwell

Le Musée d’Art Contemporain de Lyon accueille jusqu’au 20 avril une exposition qui peut surprendre en ces lieux: “Motopoétique”. Paul Ardenne a rassemblé 200 oeuvres de 42 artistes qui illustrent les rapports qu’entretient l’homme avec cette machine à 2 roues. Il est question d’amour, de liberté, de rêve mais aussi de mort. La moto au delà de la machine.

Soyons clairs!
Pour ceux qui s’étonneraient de voir exposé l’univers de la moto au MAC, il suffit de pénétrer dans le hall d’entrée pour comprendre que ces machines très anciennes ou futuristes peuvent être aisément vues comme des oeuvres d’art.

C’est bien pour cela que le commissaire de l’exposition Paul Ardenne, critique d’art, motard passionné auteur de “Moto mon amour” a voulu emmener le visiteur au delà de cette première contatation.
Il a rassemblé des oeuvres d’artistes motards ou amateurs de motos mais pas uniquement.
Prenez Ange Leccia. Le photographe et vidéaste corse qui a formé Apichatpong Weerasethakul (futur Palme d’Or au festival de Cannes) a vécu au Japon. Il n’est pas particulièrement amateur de motos et pourtant.
Ce qui l’a frappé lors de son séjour au pays du soleil levant c’est de voir de frêles jeunes hommes ou femmes enfourcher des monstres mécaniques dans la jungle urbaine.
C’est ce contraste qu’il a choisi de montrer à “Motopoétique”

Et de fait l’oeuvre d’Ange Leccia est la véritable porte d’entrée dans l’univers de cette exposition. Celle qui nous ouvre les portes de la poétique motarde.
A partir de là, la moto objet s’effacera derrière les représentations qu’en offrent les artistes au public.
Comme les grapppes de casques de Lionel Scoccimaro

Ou l’étonnant Moto vélo’v de Benedetto Bufalino. Bien malin celui qui peut reconnaître une Yamaha sous cet habit de carton.
Une transformation que vous pouvez suivre en vidéo.

La réalisatrice américaine Janet Biggs est connue pour son goût de l’extrème. A Lyon elle présente “Vanishing Point” . Son film, qui empreinte son titre au road movie de Richard Sarafian (1971) met en parallèle des images du record du monde de vitesse à moto détenu par Leslie Porterfield sur le lac salé de l’Utah et celles des membres du cheur de gospel du Addicts rehabilitaion Center d’Harlem.
La moto comme véhicule de métaphore:

Motopoétique est aussi rythmée par des petites vidéos dans lesquelles Paul Ardenne développe les thèmes attachés à cet univers.

De “Courbe” à “Mort”, de “Mythe” à “Equilibre” 10 mots clés décodés par le motard Paul Ardenne

Le plaisir et la mort font partie intégrante de l’univers du motard.
Jeremy Deller et Alan Kane s’intéressent de près aux pratiques populaires britaniques. A Coalville dans le Leicestershire, ils ont eu l’occasion d’assister aux obsèques d’un motard dont le corbillard dit à lui seul la passion qui l’animait

Au final, Motopoétique nous rappelle que la moto est plus que jamais un véhicule de la liberté,
Si ces visions du cheval de fer peuvent dérouter (les motards purs et durs) , elles leur ouvrent, comme au public non initié, les chemins du rêve et confirment qu’avec la moto la liberté n’est pas un fantôme.
Etre dérouté c’est aussi, au sens premier, être sorti de la route toute tracée. N’est ce pas l’essence de la poésie?

“Motopoétique” au Musée d’Art Contemporain de Lyon
Jusqu’au 20 avril 2014

Article publié sur culturebox.francetvinfo.fr

MOTOPOETIQUE sur motorcycleboy.fr

La Motopoétique de Paul Ardenne

« Motopoétique » est une première, une exposition d’Art contemporain autour du thème de la moto, du 21 février, jusqu’au 24 avril 2014, au MAC de Lyon. Constatant qu’il ne s’agit en aucun cas d’un énième défilé d’anciennes, ni d’un étalage compatissant et mercantile arrangé à la gloire du Design industriel, le motard s’interroge.

« Art » et « Poésie » sont des termes abîmés, des mots passés au hachoir des médias, souvent dessaisis de leur sens, parfois employés l’un pour l’autre; quand on ne veut rien dire de précis, ou que l’on ne sait quoi dire, dès lors qu’affleure la sensibilité. la perception de l’Art s’étend de l’ultra-intellect, de l’abstraction extrême, au bibelot façonné en attrape-touriste. La Poésie, elle, s’étire du biscuit chinois, du proverbe paysan à la chanson populaire, jusqu’à la forme magnifiée et psychanalytique du surréalisme. Pas question, ici, d’établir une échelle de valeurs, mais plutôt d’identifier les dénominateurs communs: en l’occurrence, la création humaine, la volonté d’expression par la forme, le désir de représenter ou de signifier, pour un objet qui en appelle aux sensations, à l’émotion et à l’esprit.
Souvent l’inspiration artistique puise dans le symbole: l’oiseau pour la liberté, le fusil pour la guerre. Plus le propos s’épaissit, plus le symbole afférent est complexe. Héritière d’une histoire passionnée, de liberté, d’espace et de rébellion, forgée dans l’acier et trempée de pétrole, aux lignes pures et sensuelles, la moto n’est pas qu’un outil, qu’une belle machine, qu’un objet harmonieux par hasard. Elle est un symbole moderne, ainsi évoquée par Paul Ardenne, curateur de l’exposition:
« La liberté, l’interdit, l’excès, le risque, l’ivresse, la peur,la moto convoque à ces différents registres un champ d’expériences humaines comme poétiques. Moins destructrice que la drogue, et non déréalisée comme l’est cette dernière. La moto, à sa façon bien à elle, incarne la possibilité d’une mythopratique. Cet engin génère la sensualité et la célébration autant qu’il véhicule représentations et mythologie sur des modes multiples, au rythme excitant de la percussion rapide. »
Paul Ardenne est agrégé d’Histoire, et docteur en histoire de l’art et esthétique, spécialisé dans l’art contemporain. Il est aussi motard, et auteur de Moto, notre amour, publié en 2010 chez Flammarion.

À propos de Motopoétique, Paul Ardenne répond à Motorcycle Boy:

La Moto existe-t’elle sans son pilote ?

Motorcycle Boy: L’artiste s’inspire moins de l’objet moto que des thèmes qu’elle véhicule; mouvement, vitesse, puissance, danger, équilibre. Et souvent, le symbolisme, qui s’empare de la machine et la rend lisible sur le plan de la création intellectuelle, agit inversement sur le motard. Celui-ci supporte mal que l’on détourne son engin fétiche de sa fonction première : rouler, transporter. L’outil, devenu inutile, lui parait vide de sens.

Paul Ardenne: Pas si sûr. « Motopoétique » présente plus de deux cents œuvres, émanant de quarante et un artistes plasticiens – dont un plasticien sonore – qui toutes au contraire magnifient la moto. Le détournement, dans ce cas, est productif. Les motos ne sont pas que des prétextes faciles à une dérive esthétique, au contraire elles sont de véritables inspiratrices. Tïa Calli Borlase les caparaçonne, comme s’il s’agissait de chevaux, Chris Gilmour les reconstruit à échelle 1 en carton, Myriam Mechita les orne de bijoux… Pas ici de détournement au sens strict, mais une inspiration. La moto n’est pas qu’un véhicule, qu’un objet de mobilité, même sauvage ou peu consensuel. Elle est un objet potentiellement artistique, plein de promesses esthétiques – in fine tenues par les artistes.

L’approche esthétique (ligne, équilibre, décoration de la machine) et l’artisanat (ateliers mécaniques, préparations des moteurs, pièces façonnées) constituent souvent la limite choisie de son regard artistique.

Souvent, oui. Mais parce qu’il s’agit là d’approches conventionnelles, classiques. On customise sa machine, on dessine des motos, on améliore telle ou telle pièce esthétiquement. Mais la moto permet beaucoup plus que ce traitement en surface et refermé sur l’objet qu’elle représente.

Selon vous, quelles œuvres exposées à Lyon seraient susceptibles de réconcilier immédiatement le biker à l’amateur d’art ?

J’aurais envie de dire : toutes, sans exception. À vous d’en juger sur pièces !

Pensez-vous néanmoins que la pratique de la moto prédispose à comprendre la démarche esthétique et signifiante de l’œuvre d’art ?

Incontestablement. Les motards sont des esthètes, des poètes de la matière et du vent. Des Rimbaud dans l’âme. Sans doute ont-ils pour la plupart quelque mal à l’exprimer (on n’est pas tenus d’être des intellectuels), mais le ressenti motard est très fort. Et ouvre sur une métaphysique du sens, au-delà de la physique qui préside à la matière motocycliste. Raymond Roche, entre autres motards, était présent le soir du vernissage. Pour ce champion du monde Superbike, l’exposition parlait d’elle-même. Il y a retrouvé l’ouverture esthétique que permet tous azimuts la moto : ouverture sur la sensation, sur la beauté, sur la question de l’attraction, du don de soi à la machine, de l’échange et de la transfusion homme-machine.

Parmi les artistes présents à Lyon, certains sont-ils également motards?

Poser la question c’est y répondre. Un tiers environ des artistes de l’exposition « pratiquent ». Certains de manière massive, comme grands rouleurs : Ali Kazma, Shaun Gladwell, le photographe Gérard Rancinan bien sûr, spécialisé dans les « runs » de longue distance. Alain Bublex roule en Triumph 750 Harris et Gonzalo Lebrija en BMW R75/5, une machine qui lui a inspiré une œuvre magnifique, inspirée par les plus de 2000 km qui séparent Tijuana de Mexico City. Enfin, Olivier Mosset. Un peintre conceptuel, radical, puriste, mais qui a aussi accompagné de près les Hell’s Angels français, auquel il a consacré récemment un livre anonyme de photographies, Aux Anges, publié aux Presses du Réel. Mosset possède une 500 Vincent Rapide et a souvent exposé son chopper Harley-Davidson en même temps que ses tableaux.

Le Design ou l’Artisanat?

La moto s’expose aussi pour elle-même: salons commerciaux, mais aussi musées, comme « The Art of the Motorcycle », en 1998 au Guggenheim de New York (puis Chicago, Bilbao et Las Vegas). L’ambition étant de confondre Art et Design industriel.

En effet. Mais cela n’a rien à voir avec « Motopoétique ». Cette exposition est la première au monde qui soit consacrée à la moto travaillée par l’art contemporain. Cela n’a rien à voir. « The Art of the Motorcycle » était une exposition de modèles historiques, par ailleurs pas tous parfaits sur le plan de la restitution. Une simple exposition d’« anciennes ».

Que pensez-vous de cette démarche? Exposeriez-vous une moto pour elle-même? Quel(s) modèle(s)?

Pourquoi pas ? Je n’ai rien contre. Il y a des musées consacrés à la moto qui s’occupent très bien de cela. Quels modèles ? Mais tous, sans exception. N’importe quelle moto, n’importe quel deux-roues, pour moi, est respectable d’office, un 50 cm3 Kreidler comme une Amazonas brésilienne à moteur de Coccinelle Volkswagen. Parce qu’il vous met en demeure de trouver l’équilibre avec lui et vous balade les cheveux au vent, en contact direct avec le cosmos, sans cockpit.

Selon vous, y aurait-il plus d’intention artistique dans le Design industriel ou dans l’approche custom, dans l’atelier moto?

Les deux ont leur raison d’être. Et se complètent. Ils n’existent pas par hasard. Le design a une vocation industrielle et de masse. La customisation, une vocation artisanale et de personnalisation. Vous savez comme moi que la plupart des motards customisent leur machine. Ce faisant, ils prolongent qualitativement, selon leurs propres repères et références, le design originel, pour le « tordre » à leur conception esthétique de la moto et de sa pratique.
Je suis moi-même un customiseur, j’ai transformé largement une de mes machines, une Yamaha 1700 Warrior, en la choppérisant et en la chromant massivement – elle est devenue Lady Chrome. Ma prochaine customisation sera la transformation d’une Hayabusa sur le mode « Black Riders of America », avec bras oscillant rallongé.

Que pensez-vous de la multiplication actuelle des ateliers néo-rétro, surfant sur le renouveau de la culture custom et du cafe-racer: passéisme et nostalgie, ou prise de conscience esthétique ?

La nostalgie ? Pourquoi pas. Même si ce n’est pas toujours bon signe… Mais je suis un homme tolérant : chacun sa vie, chacun ses représentations, chacun son rêve, donc. Je ne suis pas Dieu pour juger ce qui est le bien et ce qui est le mal. Ceci posé, je préfère l’attachement au présent. Je suis historien de formation, et donc de ceux qui savent fort bien qu’ignorer le passé condamne à le revivre, surtout pour le pire. Mais le présent m’intéresse plus que le passé, et à mesure que je vieillis plus encore (j’ai 57 ans) : je m’anéantis dans l’instant. Rouler à moto me permet de le faire comme peu de machines autres que les motos le permettent. Je possède une surpuissante Corvette C6 modifiée, capable d’accélérations dantesques et de plus de 300 km/h en vitesse de pointe. Pas mal, côté sensations. Mais cela reste une « bagnole » – on est enfermé là-dedans, on subit les embouteillages, etc. En moto, je m’envole. Et je ne parle même pas de l’envol en milieu naturel. Au bout de mon jardin, une immense forêt domaniale. Dans mon garage, une BMW G450X d’enduro. Gaz ! La vie nue.

(Propos recueillis par olv pour motorcycleboy.fr)

article publié sur motorcycleboy.fr