Category Archives: Architecture et urbanisme contemporains

Archistorm 118 Jan-Fév 2023. L’architecture inclusive, une place pour chacun·e

Inclure et ne pas exclure. Accueillir et non pas rejeter. Élaborer territoires et lieux de vie où dominent la «gentillesse», la «bienveillance», le «souci de l’autre». L’architecture à vocation inclusive doit se rendre accueillante à tous niveaux en faisant sienne cette exigence : mettre à l’index discriminations, ostracismes et mépris social.
Promouvoir des parcours faciles pour les personnes à mobilité réduite, des espaces domestiques pour chacun, des bâtiments permettant l’échange, l’intergénération, la fraternisation (plus la sororisation et le communautarisme de genre et de couleur de peau, ajouteront les «woke») : l’enjeu, pour les architectes et les urbanistes, n’est pas mince. Rien souvent, ou très peu, d’entre les structures héritées, n’est adaptable en l’état : tout reconstruire ? Se contenter de pis-aller ? Le bâtir inclusif, pendant un moment, risque d’aller à tâtons pour cette raison encore : une adhésion non toujours souhaitée au principe même de l’inclusion, loin d’être oecuménique.

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Archistorm 117 Nov-Déc 2022. L’architecture inclusive : vers l’accueil maximal

1. Une brève histoire du bâtir égalitaire

Plusieurs mouvements sociaux, depuis la fin du xxe siècle, ont remis sur le devant de la scène le principe égalitariste. La règle de base en est simple : n’exclure personne et mettre à niveau, le plus possible, les conditions sociales. Le care, favorable à des soins peu coûteux pour tous, l’écriture inclusive, une forme d’expression neutralisant les conflits grammaticaux de genre, les mouvements Black Lives Matter, pour le respect des populations de couleur et #MeToo, pour la cause des femmes, ainsi que la pensée décoloniale et woke, pour la défense des opprimés et des minorités, sont quelques-uns des bras armés de ce combat devenu primordial en notre époque néolibérale, néocoloniale et largement demeurée patriarcale, favorisant clivages et tensions. Faut-il corriger les facteurs d’inégalité, quels qu’ils soient ? L’architecture, dans cette partie, n’est pas en reste. Comme à retrouver ses origines lointaines et certains pans de son histoire récente, au demeurant.

“L’architecture et la guerre, les noces perpétuelles” Archistorm 115

1- L’ingénierie architecturale militaire, art majeur

Le conflit guerrier récemment déclenché en Ukraine, le 24 février dernier, par la Russie nous le rappelle instamment, et avec fracas : la guerre détruit. De Marioupol, port de la mer Noire, ne reste à cette heure que des débris calcinés, et ce n’est peut-être là que le début de destructions en chaîne, pires encore, qui sait ? Dire pour autant que l’architecture, avec la guerre, n’entretient de liens que désastreux, destructeurs, qui annihilent sa vocation à construire, est réducteur. Dès ses origines, l’architecture, qui protège nos corps des dangers du dehors, a partie liée avec la guerre pour le pire, certes, mais aussi pour l’utile.

« Le Pritzker Price à Francis Kéré : Learning From Gando » dans ARCHISTORM, n°114

Le jury 2022 du Pritzker Price, présidé par le Chilien Alejandro Aravena, a sacré en mars dernier Diébédo Francis Kéré, architecte burkinabé adepte du low tech, du low cost et du circuit court. Les réalisations de cet Africain du Sub-Sahel ont le goût de la terre natale, celle de Gando, Burkina-Faso, où ce charpentier devenu ensuite architecte a grandi avant de bénéficier d’une bourse à Berlin et d’y ouvrir en 2005 son agence, KÉRÉ ARCHITECTURE. Premier lauréat africain du Pritzker, Francis Kéré mérite amplement son prix, n’aurait-il pas manqué çà et là de voix mal embouchées préférant voir dans son élection un effet de la discrimination positive, de l’actuelle mode «décoloniale» et du Black Lives Matter.

« Biennale d’architecture de Venise, le bilan : une biennale pour y voir moins clair » dans ARCHISTORM, n°111

“How will we live together?” — «Comment vivrons-nous ensemble, à l’avenir ?» Sous cet intitulé interrogatif et lapidaire, la 17e Biennale internationale d’architecture de Venise a proposé en cette année 2021 une question piège, de celles dont on peut craindre qu’elle n’accouche de fausses expertises. Était-ce là l’intention malicieuse ou perverse (rayer la mention inutile) de son commissaire, l’architecte libanais Hashim Sarkis ? Les réponses à l’interrogation, on le pressent, sont diverses, époque trouble telle que la nôtre oblige. Formulées avec autorité par les architectes participants, chacun y allant de son point de vue bien formé, elles invitent à réfléchir autant au devenir architectural qu’à celui de l’expertise, en crise profonde quelque domaine que l’on aborde — dont l’architecture et l’urbanisme.

“Rencontres des arts visuels d’Angers – Penser l’art dans la ville”, 15 et 16 octobre 2021

Vendredi 15 octobre 2021
10h Conférence introductive
La ville comme objet d’art” (45 mn), par Paul Ardenne

La modernité a fait sortir les artistes plasticiens des ateliers. Investir le territoire urbain, pour ceux-là, devient avec le 20e siècle une pratique de plus en plus courante, portée par la volonté de l’intervention directe. Art “Action”, performances publiques, street art, art participatif… La ville se théâtralise spectaculairement tandis que l’art conventionnel, coffré dans les musées et les galeries, voit sa qualification contestée. Les prémices d’un nouvel âge démocratique de l’art et de la culture .

Paul Ardenne est historien de l’art et écrivain. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’art dans l’espace public, notamment L’Art dans son moment politique (La Lettre volée), Un Art contextuel (Flammarion), Heureux, les créateurs ? (La Muette).

PROGRAMME COMPLET & INSCRIPTIONS

“Le choix du peuple. Architecture et appropriation sociale” dans ARCHISTORM, n°109/110

La logique serait que le “peuple” choisisse l’architecture dans laquelle il veut vivre, et la construise. Cette revendication d’autoconstruction, depuis les années 1950 et aujourd’hui plus encore, fait son chemin, concrètement. Avec des tensions, non forcément attendues, et cette question : et si l’architecture que veut le “peuple”, tout compte fait, s’avérait faible, sans ambition, livrée aux excroissances du kitsch, du spectacle et de la vulgarité ? 

“Lacaton & Vassal, Pritzker Prize 2021, L’humilité intelligente” par Paul Ardenne. À paraître dans le prochain Archistorm (n° 108, mai-juin 2021)

Le 16 mars dernier, les architectes français Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal se sont vu décerner le prix Pritzker 2021, récompense de haut vol du milieu archi- tectural. Cette consécration, après celles de Christian de Portzamparc et de Jean Nouvel, fait d’eux les troisièmes Français à recevoir ce prix créé en 1979.

La « pritzkerisation » de Lacaton & Vassal célèbre une conception économe, radicale et écosophique de l’archi- tecture. À l’évidence, elle signale aussi une inflexion de l’esprit du Pritzker Prize, en ce sens pas malvenu, vers la promotion de l’éthique et de l’architecture pour tous. Fini, le sacre répétitif des starchitectes hype2. L’heure est venue des architectes responsables (pingres, grinceront certains), un chemin ouvert depuis quelques années déjà par le Pritzker Prize avec la célébration d’Alejandro Aravena et Grafton Architects, tenants, à l’instar de Lacaton & Vassal, de l’architecture modeste à vocation sociale. Le signe que les temps changent? Assurément.

“Architecture carcérale : Peut-on humaniser l’inhumain ?” dans Métalmorphoses, avril 2021

À l’heure de la pandémie et des interrogations qu’elle réactive à propos de la prison, le magazine Métalmorphoses a interrogé Paul Ardenne sur les pratiques artistiques contemporaines de la représentation du corps et les ouvertures qu’elles peuvent apporter à la conception carcérale.

A paraître : “La Bonne ville. Pour une architecture bienveillante”

Tous deux émus par la crise sanitaire liée au virus COVID-19, Paul Ardenne et Alfonso Femia engagent un dialogue franc questionnant les conséquences de la pandémie sur les habitats, les lieux de vie, de travail, de soin, de repos.
Se définissant volontiers comme un architecte de la générosité, Alfonso Femia en appelle désormais au développement d’une architecture du soin. Cette approche humaniste, soucieuse non plus seulement du bien-vivre des habitants mais aussi du bien-être des individus, impose aux architectes une mission longtemps sacrifiée : soigner, prendre soin, et notamment des défavorisés, des malades, des isolés, des jeunes et des aînés.
Comment offrir une architecture adaptée attachée à satisfaire et prendre soin de chaque individu ? Que pourrait être un bâtiment protecteur ? Portés par leurs convictions et leurs visions de l’architecture, Paul Ardenne et Alfonso Femia tentent dans cette conversation de proposer des pistes pour construire le logement, l’école ou l’hôpital de demain.

Parution : avril 2021
Editions Ante Prima Consultants