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A lire : Ecce Gorilla aux éditions Marion Charlet

Il est ici question d’un gorille ! Un gorille de pierre ! Un gorille du pape !

Alexandre Brétinière, photographe, a suivi toutes les étapes de la création de la sculpture « Cœur de primate » de Matthieu Faury. Celle-ci ressuscite pour l’été, l’ancienne ménagerie des papes en s’exposant à Avignon, dans le jardin du palais nouvellement réhabilité.

Ce livre raconte cette histoire et montre les photos N/B qui en sont issues. L’historien de l’art Paul Ardenne a été invité à nous parler de la figure du gorille dans l’art contemporain, et c’est passionnant !

Matthieu Faury est un artiste plasticien principalement connu pour ses sculptures, dessins et installations. Il a réalisé de nombreuses expositions dans le sud de la France, notamment au Pont-du-Gard en 2010, à Tarascon (exposition Si les châteaux m’étaient contés en 2015) et à Avignon (Cœur de primate, dans le jardin du Palais des papes en 2020).

Alexandre Brétinière est photographe. Il est l’auteur de deux livres de photos, Avignon, mon amour (2018, éditions du Chassel) et Douces cadences (2019, éditions Marion Charlet).

Paul Ardenne est écrivain et historien de l’art. Il est notamment l’auteur de Art, le présent (2009, Regard) et de Un Art écologique (2018, BDL). Il a été le commissaire de l’exposition Humanimalismes en 2020 à Paris. 
https://www.franceculture.fr/personne-paul-ardenne.html

CONTACT éditrice : Marion Charlet
06 77 06 63 97 – marioncharlet@icloud.com

Les Éditions Marion Charlet

LA PIÈCE MANQUANTE

LA PIECE MANQUANTE - PROGRAMME DES VERNISSAGESLA PIECE MANQUANTE - PROGRAMME DES VERNISSAGES2

Plus d’informations sur www.analixforever.com

A Momentous Exhibition | La Pièce manquante – The Missing Piece

A MOMENTOUS EXHIBITION | La Pièce manquante – The Missing Piece_Page_1A MOMENTOUS EXHIBITION | La Pièce manquante – The Missing Piece_Page_2

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ENTRE-FERMÉ, ENTROUVERT

À propos de la dernière exposition de la galerie Analix Forever à Genève, « ENTROUVERT » , à visiter du 15 mai au 25 juin entre confinement et liberté, Paul Ardenne écrit un texte où apparaissent Alfred de Musset et Courbet, Ulysse et Kafka… et certains des artistes de l’exposition.

ENTRE-FERMÉ, ENTROUVERT

par Paul Ardenne

Le Grand Confinement restera dans les têtes comme un moment mêlé, de frustration et d’accomplissement. De frustration, parce qu’être privé de famille, d’amis, de travail en commun, de sorties, de rencontres, de fêtes collectives, de voyages n’est pas aisé à supporter durablement ni sans énervement. D’accomplissement, parce que depuis trop longtemps, dans notre monde tournant à surrégime, nous autres les confinés n’avions pu disposer d’autant de temps pour nous-mêmes, dans l’isolement.

Cette double affectation psychologique pourrait être désespérante, et elle l’est sans doute pour nombre d’entre nous. Se retrouver seul avec soi-même ? Ce peut être découvrir un soi décevant, qui n’a rien à dire de rien, qui n’est que lui-même et sans envergure, tout ce que d’ordinaire le rush de la vie coutumière obture derrière le rideau de l’activité quotidienne.

Stefan Imhoof, Sans titre, 2020, 30 x 40 cm, Encre sur papier
Stefan Imhoof, Sans titre, 2020, 30 x 40 cm, Encre sur papier

Mais ce peut être aussi un moment de ressaisie, de remise en ordre, de disponibilité à maintes découvertes. On a le temps, on a le temps pour soi, enfin. On fait comme Xavier de Maistre le tour de sa chambre et l’on découvre de l’intérêt à ce que l’on ne savait voir. De ce temps offert de façon inattendue, alors, l’on s’empare comme d’une aubaine.

Le créateur culturel – plasticien, écrivain, dramaturge, poète… – n’aborde jamais la création sans angoisse. Qu’est-ce que cela va donner ? Il ne suffit pas de se mettre face à une toile, devant une feuille blanche, un tas de glaise ou les cases vides d’une bande dessinée, sur une scène de théâtre ou derrière l’œilleton d’une caméra pour se voir garantir que d’un tel geste de création découlera une invention satisfaisante. Si l’actuel confinement ou semi-confinement, dans ce cadre, celui de l’action, a cependant un avantage, c’est de susciter un sentiment d’urgence accru. S’il n’est pas sûr que nous serons piégés par la pandémie, au risque de mourir à cause d’elle, il reste que le danger est là et qu’il conditionne dans nos têtes une relation changée au temps. Cette relation est une boucle mobile, un enchaînement qui tourne sur lui-même.

Stefan Imhoof, Sans titre, 2020, 30 x 40 cm, Encre sur papier
Stefan Imhoof, Sans titre, 2020, 30 x 40 cm, Encre sur papier

Le temps, qui peut nous être enlevé, est celui d’une angoisse rampante et dynamisante à la fois. Il impose que l’on s’active en se débranchant et que l’on se débranche en s’activant avec l’assurance que quelque chose au moins sera réalisé avant la maladie, avant la mort sinon plus prosaïquement, avant la fin officielle du confinement ou du semi-confinement qui nous verra sortir du terrier. L’ouverture au monde se voit remplacée par une entrouverture. On peut sortir, même si c’est sanitairement déconseillé, mais sortir, le faut-il ? On souhaiterait retrouver une vie ordinaire et libre mais on s’en voudrait de ne pas profiter d’une position de résilience. Exposition et protection, d’un même allant, en une semblable pulsion, se gémellent. Le désir d’être confronté au pire s’aboute à un identique désir d’être protégé pour le mieux. Faut-il qu’une porte soit ouverte ou fermée, pour en inférer par le titre d’une comédie d’Alfred de Musset ? Elle peut être ouverte et fermée. Entre-fermée, entrouverte.

Se terrer sans s’enterrer, donc. Se murer en laissant dans le mur une trouée de lumière, d’image et de monde venue de l’extérieur. Une trouée vers laquelle le regard vaque, de temps à autre. Une trouée par laquelle on peut passer les yeux, la tête puis le corps entier pour se retrouver dehors, le cas échéant. On pensera volontiers, pour illustrer cette situation, au curieux mur du fond barrant la perspective de L’Atelier du peintre, un célèbre tableau de Gustave Courbet. Le chantre du réalisme dans l’art s’y est portraituré occupé à peindre dans un vaste intérieur que viennent peupler maints personnages – un modèle féminin nu, un gamin, un chat, ses amis, ses ennemis – et autres objets – un crâne humain, une tenture représentant le Crucifié. Regardons le curieux mur du fond de l’atelier du maître d’Ornans. Il est translucide.

Laurent Fiévet, Tuesday, 2016, video loop, 232 min_video still
Laurent Fiévet, Tuesday, 2016, video loop, 232 min_video still

Il laisse passer le dehors dans le dedans et sans doute, inversement, le dedans dans le dehors. Ne voit-on pas s’afficher sur sa surface mal palpable un paysage de nature, des arbres, une trouée de verdure… Que peint Courbet sur sa toile posée sur un vaste chevalet ? Face à ce mur que l’on devrait imaginer fermé (“muré”, de fait), le peintre franc-comtois représente un paysage, l’orée d’un bois que surmonte un clair appel de lumière. L’Atelier du peintre, tableau par excellence de l’entre-fermeture, de l’entrouverture ? L’entre-fermeture, l’entrouverture, est-ce cette double position où le dehors n’est plus dehors et le dedans, plus dedans ? L’intérieur s’y retrouve à l’extérieur de l’intérieur et l’extérieur, à l’intérieur de l’extérieur. Tout repérage devient problématique. Le corps physique n’est pas forcément où siège le corps mental.

Vivre, le temps du confinement ou du semi-confinement, dans un terrier. L’atelier du créateur lambda, à l’instar de celui de Courbet, est un terrier. Le terrier ? Un lieu de repli : on s’y protège ; de vie : on s’y active ; de stockage : on y accumule des denrées, des souvenirs ; de stratégie : on y prépare ses sorties. Un lieu intermédiaire ? Sûrement pas. Un lieu du dedans en attendant le dehors, plutôt. Car vivre indéfiniment dans le terrier est impossible, quand ne faire qu’y passer ne justifie pas qu’il existe. Lieu opportun, alors ? Plutôt, oui. Terrier : ce mot renvoie en droite ligne au dernier texte, de titre éponyme, écrit par Franz Kafka durant l’année 1923, demeuré inachevé. Dans cette nouvelle très sombre (un sommet de paranoïa écrit par un tuberculeux qui se sait condamné), un personnage mal identifiable s’est réfugié dans un terrier créé de toutes pièces par son cerveau aux aguets. Ici au moins, il sera à l’abri de ses ennemis, quels qu’ils soient : ses semblables, ses dissemblables, la maladie qui sait ?, un horrible virus aux pouvoirs létaux. Tout va bien ? Presque. Le problème de ce terrier, à l’instar des maisons ou des appartements où nous nous confinons ou semi-confinons, c’est une autarcie imparfaite. Tôt ou tard, il faut sortir. Et sortir au risque d’échouer sur cet écueil potentiel, la présence, dehors, hors le terrier, du danger. Le terrier protecteur, à l’égal, se fait piège constricteur. Trop y rester c’est risquer l’asphyxie, la faim, quand en sortir c’est rien moins que risquer la mort, en attirant qui plus est sur soi l’attention de l’ennemi. Rester dans le terrier est-il plus aisé qu’en sortir ? Un certain temps, rester n’est pas un rude souci. Tant que les vivres sont suffisantes. Mais après ?

Debi Cornwall, Smoke Break,, Camp America, 2014, de la série Welcome to Camp America - Inside Guantánamo Bay, Archival Inkjet Print
Debi Cornwall, Smoke Break,, Camp America, 2014, de la série Welcome to Camp America – Inside Guantánamo Bay, Archival Inkjet Print

Revenons à notre créateur et à sa relation à l’entre- fermeture, à l’entrouverture que prodigue le séjour dans son terrier. Tant que l’occupation consistant à y créer, donc à s’y occuper de soi-même, se suffit à elle-même, nul mouron à se faire. Le terrier est habitable, vivable, bienvenu. Mais quand plus rien de la vie du terrier et de son économie propre ne s’avère suffisant ? Toutes les histoires d’enfermement – à l’exception de la folie ou de la captivité à perpétuité – sont des histoires d’exode, de sortie, d’exit. Il faut qu’Ulysse sorte de chez Circé ou du royaume du cyclope Polyphème pour que l’Histoire puisse continuer. La création artistique, ce chantier du dedans, réclame un dehors. Elle souffre de n’avoir d’autres destinataires que le créateur lui-même, en tant qu’unique public de son œuvre, ou uniquement des interlocuteurs imaginaires, ce public rêvé mais de facto facile, malléable et manipulable auquel le créateur se confronte mais qui en vérité ne compte pas.

Glisser son œuvre, le fruit de sa création mitonnée pendant le confinement, hors du terrier expose l’œuvre non à la mort – les créations culturelles sont difficiles à tuer – mais à un devenir incertain. Tout le temps du séjour créateur dans le creux du terrier, cet équivalent d’une matrice, la création s’est donnée dans la séparation, révélée sous condition et épanouie dans un cadre strict, clos et contracté, étouffant peut-être. Mais que l’œuvre qui en est le fruit, poussant la porte, quitte le terrier, elle se met à rendre compte de tout autre chose : cette œuvre devient une mémoire, un acte de marquage, le témoignage après-coup d’un événement singulier vécu d’une manière non moins singulière. La mémoire, l’acte de marquage, le témoignage qu’incarne l’œuvre créée en temps de confinement sont-ils fidèles à l’expérience vécue, sont-ils recevables en dehors, rendent-ils compte de la vie passée dans le terrier ? Chacun, en en prenant connaissance, fera son opinion. Ce qu’ils sont, en tout cas – de cela soyons assurés : les restes archéologiques de l’entre-fermeture, de l’entrouverture, ce qui reste quand la porte de l’atelier-terrier, enfin, peut être ouverte et être franchie, sans plus de risque.

Paul Ardenne
Mai 2020

Céline Cadaureille, Maison Boulet, 2013, 60 x 40 x 70 cm et chaîne de 180 cm, Plaques en fer soudées et chaîne
Céline Cadaureille, Maison Boulet, 2013, 60 x 40 x 70 cm et chaîne de 180 cm, Plaques en fer soudées et chaîne

Réouverture et prolongation de l’exposition “Humanimalismes” à Topographie de l’Art !

Topographie de l’Art a le plaisir de vous annoncer sa réouverture le MARDI 19 MAI 2020 ! L’exposition “Humanimalismes” ayant été interrompue, elle sera prolongée jusqu’au 18 juillet. Les mesures de sécurité sanitaire seront appliquées. L’entrée sera limitée à 5 personnes à la fois. Plus d’informations

Robert Gligorov, King Fish – détail – 1998 – capture d’une performance live, photo Cibachrome sur aluminium. © Courtesy de l’artiste et d’Aeroplastics, Bruxelles.

Au Maroc, l’art post-confinement

Capture d’écran 2020-04-16 à 13.14.53

Cette semaine, le magazine culturel VARIATIONS essaye d’imaginer le post-confinement. Podcast à écouter, ici !

Avec Paul Ardenne, Historien de l’art, commissaire d’exposition et universitaire ; Mehdy Mariouch, photographe casablancais qui oscille entre le photo-journalisme et la photographie d’art ; Hachem Tyal, psychiatre et psychanalyste ; Hicham Lasri, cinéaste, metteur en scène, bédéiste et romancier ; Hicham Benabderrazik, musicien et prof de guitare ; Yahya Zitan, musicien et auteur compositeur ; Omar El Kindi, militant associatif ; Hamza Lyoubi, chargé de projets culturels

Une fenêtre sur le monde grâce au Gabes Cinema Fen

Randa Maddah, Video still, Light Horizon, 2012
Randa Maddah, Light Horizon, video still, 2012


Le Gabes Cinema Fen – قابس سينما فن (Fen : Art en arabe) et La Boîte _un lieu d’art contemporain, vous invitent à découvrir la programmation “Art vidéo – El Kazma” composée par Paul Ardenne sous la direction artistique de Malek Gnaoui. Il s’agit d’une sélection de douze vidéos d’artistes tunisiens et internationaux ; chaque vidéo s’ouvre sur votre écran comme une fenêtre sur le monde, un appel à découvrir, à émerveiller notre regard et à cultiver notre curiosité.

Gabes Cinéma Fen en ligne, mode d’emploi :
• Pour accéder à la page Art vidéo du festival, cliquer sur ce lien
• Créer un compte en cliquant sur Connexion (en haut à droite), simple, rapide et gratuit !
• Une fois sur la page d’accueil d’El Kazma, découvrez la vidéo présentation générale de Paul Ardenne, ainsi que les 12 vidéos faisant partie de la sélection El Kazma 2020
• N’hésitez pas à cliquer sur Bande Annonce pour découvrir la présentation que fait Paul Ardenne de chaque artiste/vidéo
• Les vidéos sont accessibles jusqu’au 11 avril 2020

LISTE DES FILMS

Ali Kazma, Usine Automobile, 2012
Vidéo, 10’27’’
Cette vidéo a été filmée chez Audi, en Allemagne, dans l’usine d’Ingolstadt. La caméra, au moyen de cadrages précis, capte ici l’activité de construction de voitures le long d’une chaîne de fabrication en grande partie automatisée. Les robots y dominent un ballet mécanique impressionnant où l’être humain n’apparaît plus que temporairement, par éclipses. Ce point de vue sur l’univers technologique, parfois glaçant, toujours précis, rend compte de manière égale de l’ingéniosité humaine et de la déshumanisation du travail.
https://bit.ly/2yH04jh

Janet Biggs, Fondu en blanc, 2010
Vidéo, 12’28’’
Fondu en blanc se consacre au réchauffement climatique et à ses effets destructeurs. Nous suivons du regard un spécialiste du réchauffement climatique en mission sur un voilier océanographique scandinave. Tantôt sur le pont du navire, où il fait des mesures, tantôt filant sur son kayak de mer pour ausculter les glaciers et mesurer leur vitesse de fonte, ce chercheur nous communique sans mot sa propre anxiété (l’«éco-anxiété», comme l’on dit à présent).
https://bit.ly/2RjoUvX

Randa Maddah, Horizon léger, 2012
Vidéo, 7’22”
Une actrice range méticuleusement la chambre d’une maison en ruine dans le village d’Ain Fit dans le Golan syrien occupé, détruit par les forces d’occupation militaires israéliennes en 1967. Il s’agit-là de prendre soin de la ruine, parce que c’est tout ce qui reste, et de recréer une situation de ‘’familiarité’’ en dépit d’un contexte de dégradation matérielle maximale, au milieu de la tragédie et la destruction. Tout se passe en fait comme si la guerre, en ces terres marquées par la plus extrême des violences, n’avait jamais existé, ou avait été opportunément oubliée.
https://bit.ly/2JOLgRK

Farah Khelil, Effet de surface, 2018
Capture vidéo d’une projection de 61 diapositives pédagogiques d’histoire de l’art percées au laser, dimension de chaque diapositive 24 X 36 mm, 4’37’’
Un art de documents, de preuves, de réappréciation critique : Farah Khelil crée en miroir de la culture acquise, souvent sujette à caution. Elle tient le rôle de traductrice, de déconstructrice, dans une perspective d’équité culturelle. Effet de surface, installation avec projection de diapositives présentée dans cette édition en ligne, conforte cette position de l’artiste.
https://bit.ly/3aVIeYc

Souad Mani, De mythes et de choses, 2017
Vidéo, 15’12’’,
Sous-titrée Impressions embarquées, cette vidéo d’une petite vingtaine de minutes réalisée en juillet 2017 est le compte-rendu filmé d’une ‘’dérive’’ nocturne clandestine de l’artiste, accompagnée d’informaticiens dans la laverie de phosphates de Redayef, important site minier de Tunisie. L’artiste filme tandis que des appareils relèvent des données normalement non communiquées indiquant les taux de pollution locale, anormalement élevés.
https://bit.ly/39KhGri

Ala Eddine Slim, Le Stade, 2010
Film court-métrage, 23’57’’
Le Stade, court-métrage écrit, produit et réalisé par Ala Eddine Slim, nous fait suivre le temps d’un match de football la traversée d’une ville par un homme solitaire. La pérégrination de cet homme seul, qui tient peut-être de la dérive, a pour tout accompagnement sonore des commentaires sur le match, que font les supporters et les instances internationales du football.
https://bit.ly/2yE3H9z

Alaeddin Aboutaleb, Coma, 2013
Vidéo d’animation, 7’57’’
Coma, brève vidéo d’animation au rythme heurté et puissant, d’un graphisme parfois échevelé. Le thème est la mort et les défunts, cette grande peuplade des disparus venant s’agiter ici dans un sabbat hors du commun. Des cadavres agglomérés, par centaines, semblent désireux de se réveiller, de retourner dans notre monde, d’y jouer de nouveau un rôle.
https://bit.ly/3aUj2kE

Youssef Chebbi, Les Profondeurs, 2013
Moyen métrage (format d’origine : 16 mm), 27’.
Les Profondeurs, moyen-métrage sorti en 2013, a pour thème le retour d’un vampire en Tunisie, pays dont on comprend qu’il fut sa terre natale. Son arrivée de nuit dans un port de Tunis déserté et glauque donne le ton de cette fable désenchantée. Le vampire de ces Profondeurs ressemble plus à l’homme contemporain qu’à un ange noir. Errant, perdu dans le monde, même plus éternel. Les temps changent, l’imaginaire rafraîchit.
https://bit.ly/2yBiv8R

Kota Ezawa, Hymne national, 2018
Vidéo d’animation (aquarelle), 1’38’’
Kota Ezawa se distingue par une approche à la fois simplificatrice et percutante des événements traumatiques qui marquent nos sociétés. L’événement qui a inspiré l’artiste, la violence policière fréquemment exercée aux États-Unis contre les populations noires désarmées, s’avère pourtant des plus violents. Des footballeurs affiliés à la puissante fédération nationale de football américain, la NFL, ont mis genou à terre avant que ne débute le match, en signe de protestation, tandis que retentit l’hymne national des États-Unis d’Amérique.
https://bit.ly/39IQNUI

Éva Magyarósi, Tundra, 2018
Vidéo d’animation, 5’38’’
Tundra, récit morbide et initiatique d’une mort et d’une renaissance et puissant hommage à la différence, nous expose le destin fantastique d’une filiation. La mort, ici, engendre la vie, les humains naissent des animaux et inversement, dans ce but, plus fort que tout : survivre et se réaliser en dépit de la violence du monde.
https://bit.ly/2V6zYxO

Nadia Kaabi Linke, Das Kapital – Epilogue, Une fable sur la fin d’une époque, 2020
Installation multimédia avec vidéo et son, 12’07’’, en collaboration avec Mohamed Shaqdih
Une fable à propos de la fin d’une ère, tirée de l’installation éponyme. Le point de départ de cette œuvre est la découverte à Amman, en Jordanie, d’une ruine singulière : celle d’une maison ayant appartenu à une famille bourgeoise locale, et dont ne reste que le portail d’entrée brinquebalant, tenant debout grâce à une branche d’arbre. La dernière propriétaire de cette maison, suite à un rêve où son père lui parle d’un trésor caché sous la demeure familiale, la fait démolir.
https://bit.ly/2V8zQh9

Mounir Fatmi, Nada – Danse avec les morts, 2015-2016
Vidéo montage HD, 17’42’’
Nada, vidéo montage noir et tragique, cumule, une vingtaine de minutes d’images d’archives des guerres du 20e siècle et eaux-fortes du peintre espagnol Francisco Goya consacrées à la guerre menée au début du 19e siècle en Espagne par les armées de conquête napoléoniennes. Le temps a passé mais la cruauté demeure, l’homme reste un loup pour l’homme, le temps de la pacification se fait attendre.
https://bit.ly/3bYIVji

LA SORTIE DE LA FICTION

Capture d’écran 2020-04-01 à 18.06.07

Crise sanitaire du Covid-19 et mentalités culturelles – La sortie de la fiction
par Paul Ardenne

Les épidémies sont des révélateurs, toujours. Que révèlent-elles ? Le degré d’organisation, ou de désorganisation, des sociétés. La capacité, ou l’incapacité, des pouvoirs à bâtir une ligne prophylactique défensive. La volonté d’une société, ou son absence de volonté, à se solidariser et à faire bloc. La mutation dans l’expertise et la gestion des affaires publiques, qui change de camp et bénéficie aux spécialistes de la sécurité et du contrôle. La puissance des rumeurs, l’émergence de charlatans et le retour du religieux. La recherche d’ennemis souterrains et de propagateurs mal-intentionnés. Sans omettre l’essentiel, la peur de la maladie invalidante et de la mort, peur rampante ou peur panique.

Prodigue de désordre, de mobilisation et de stratégies d’évitement de tous ordres (fuir, se claquemurer, oublier), l’épidémie vient aussi modifier le comportement culturel de ceux qui l’endurent. Confronté à sa présence toxique, entêtante et déstructurante, l’esprit se concentre plus fortement sur l’événement, l’histoire immédiate, l’information et l’échange de savoirs protecteurs. La culture du réel triomphe, la fiction se met entre parenthèses.

Pour lire l’article en entier, cliquez ici

Conférence “Être vivant” lors de la 3e “Nuit des idées”, Trois-Rivières (Canada)

Jeudi 30 janvier 2020 16h-21h

Conférence Être vivant (sous condition que le Parti de la Mort nous en laisse le loisir) en ouverture de la “Nuit des idées” à l’Université du Québec galerie R3, à Trois-Rivières (Canada).

Direct : https://www.uqtr.ca/galerie.art/

Capture d’écran 2020-01-29 à 13.33.50

“Être vivant” : cet intitulé est taillé pour le débat. Il offre une multiplicité de développements selon qu’on l’aborde comme un constat – nous sommes vivants -, comme un exercice existentiel – comment l’on fait pour être vivant -, comme le signal aussi de la survie – le monde qui nous entoure, livré à présent à de terribles forces de destruction, est en train de s’affaiblir sinon de mourir et chacun de nous, malgré tout, y est vivant. Être vivant : comment ce prodige est-il encore possible, et ce prodige est-il appelé à durer ?

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VIDEO FOREVER 43 – Demain à la Cité Fertile