Category Archives: Expositions

Exposition « La Joie et rien d’autre »

Galerie Guillaume, Paris (75008).

Du samedi 7 octobre au samedi 18 novembre 2023.

Commissaire de l’exposition : Paul Ardenne

Cette exposition part d’une intention louable en ces temps difficiles : exposer la joie telle que des artistes d’aujourd’hui peuvent la donner à voir, lui dessiner une figure. La joie qui est bonheur, bien sûr, mais pas seulement. Sont aussi de la partie la joie que procure la beauté, celle qui prodigue dans nos corps une bonne santé, la mudita, encore, cette joie bienveillante qui nous fait nous sentir heureux du bonheur d’autrui, sans oublier la joie mauvaise, la Schadenfreude, qui incite à rire sous cape du malheur de nos semblables. Comment l’artiste représente-t-il la joie ? L’expression effervescente, la plus logique entre toutes, n’est pas immanquablement de la partie. La joie, état d’arrachement au Sérieux et au tragique de la condition humaine, est une émotion complexe. Plus fugace que durable, toujours précaire (au bout du compte, la mort), elle se figure comme une compagne diversement discrète et secourable. Le sentiment joyeux advient à son heure et intimement sous l’espèce d’un bienfait fragile, à éclipses, difficile à retenir, à coffrer, à geler. Les artistes nourrissant cette exposition, pour la plupart, ont le culte de la joie pudique, salvatrice mais prompte à filer entre les doigts, vecteur d’un eudémonisme jamais attesté et solide. Quand d’autres, moins nombreux, suscitent notre bonne humeur, prenant le parti du rire et de la détente.

Artistes : Jean-Paul Agosti – Rodolphe Barsikian – Béatrice Bissara – Sylvie Castets – Sara Conti Aurélie Dubois – Milène Guermont – Aurélie Gravas – Gustave – Joël Hubaut Jacky Georges Lafargue – Thomas Lévy-Lasne – Nara Normande – Philippe Pasqua Agnès Pezeu – Rachel Renault – Christian Renonciat – Dominique Renson – Camille Sabatier Anna-Lisa Unkuri – Pierre Wemaëre

Rencontre avec Ali Kazma et Paul Ardenne

12.01.2023 • 18h30 / Rencontre / Conversation – Villa Sauber

Discussion autour de l’exposition entre l’historien de l’art Paul Ardenne et Ali Kazma

En 2018, c’est grâce à Paul Ardenne qu’Ali Kazma découvre le monde du dragster. Ensemble, ils voyagent aux États-Unis et en Europe pour assister à des courses. C’est l’occasion pour Ali Kazma de réaliser une série de photographies, dont une sélection est présentée dans l’exposition. C’est à ce moment-là qu’il rencontre la pilote Anita Mäkelä et propose de lui consacrer une vidéo d’art, tournée quelques mois plus tard : Top fuel (2020). 

Cet échange sera précédé par une présentation du catalogue de l’exposition par ses éditeurs. La question sera notamment posée de la manière dont il est possible de restituer sous forme de livre des œuvres vidéos. 

L’ensemble des discussions sera modéré par Guillaume de Sardes, commissaire de l’exposition.

Accès libre dans la limite des places disponibles, réservation conseillée par mail : public@nmnm.mc

Ali Kazma

Vue d’exposition à la Villa Sauber
Photo : NMNM/François Fernandez, 2022

Julie Tocqueville “Cette île est la dernière sur la seine avant la mer”.

Par Paul Ardenne, Catalogue La Ronde, Musée des Beaux-arts de Rouen, juin 2022.

Portrait de Julie Tocqueville en Museau devant Sic vos non vobis
Concert (musique hybride électro- nique-pop) donné par l’artiste le 3 juillet 2021 au Musée des Beaux-Arts de Rouen (La Ronde #5)

L’artificialisation du monde, sans cesse accrue, nous éloigne de nos écosystèmes naturels ou du peu qu’il en reste dorénavant : plus de forêts primaires mais des bois exploités méthodiquement, plus de paysages mais des zones rurales mitées par l’activité humaine. Plus même de véritables parcs naturels mais des Disneylands de plein air à l’image du Grand Canyon du Colorado. Il y a un demi-siècle, un espace sauvage ; aujourd’hui, un parc d’attraction avec parkings géants, navettes, circuit imposé, hall d’accueil muséal, guides et vendeurs de catalogues. Le paysagisme, s’il existe encore, ne peut qu’être anachronique.

Julie Tocqueville, artiste rouennaise, appartient à l’âge de l’artificialisation. Son rapport à l’élément naturel, en toute logique, est faussé, travaillé par la mise en scène, l’esprit de décoration, pour cette raison : l’univers paysager est pour l’essentiel entré dans l’âge du faux. La « nature », son reliquat, plutôt, est devenue un espace touristique, de ressourcement, pour nous reposer de nos existences métropolitaines soumises à la saccade, au grouillement humain et à la pollution. Un décor, pour le dire autrement. Un théâtre, un espace illusionniste doublé d’une vocation à la consolation. Ce monde que nous avons perdu. La relation à un monde « vert » qui faisait l’essentiel de notre rapport au monde, jadis – tout a disparu, faisons comme si le lien pouvait être renoué. La plupart des œuvres de Julie Tocqueville se consacrent à évoquer la « nature », nos écosystèmes familiers : les forêts, les montagnes, les paysages tropicaux touffus. Mais non conventionnellement. L’artiste, de la sorte, recourra à la photographie mais accompagnera celle-ci d’espèces végétales réelles, sous l’espèce du doublon : mise en scène du vrai et du factice, d’un même tenant, dans des installations parfois monumentales à double entrée, la copie, le réel. Encore, au panneau d’affichage ou au diorama mais sans nul effet d’illusion : on voit immanquablement les arrières, le dispositif scénique intégré au corps même de l’œuvre fait de celle-ci un curieux totem évoquant l’ère de la publicité reine et de la consommation. Face à ses compositions lui montrant tant la scène que la coulisse, le spectateur oscille entre deux sentiments, celui du constat (la dégradation environnementale), celui du regret (tant pis mais dommage, vraiment).

Cette île est la dernière sur la seine avant la mer. Il s’agit-là de l’intitulé de la dernière en date des créations de Julie Tocqueville, proposée en plein air cette fois, à Rouen même, sur l’île Lacroix – l’ultime île de la Seine avant la Manche, en effet. Dans le cadre du plan de renaturation de la Ville de Rouen, l’artiste s’est vu proposer la réalisation d’une œuvre publique dans le périmètre d’une zone déblayée jouxtant la Seine appelée à accueillir un futur jardin municipal. Sa nouvelle création prend la forme d’une vue photographique monumentale d’un paysage naturel présentée, accompagnée de rocaille, sur un panneau publicitaire. Effet de diorama, théâtral de nouveau, où qui profitera du jardin pourra méditer sur le statut véritable de la nature aujourd’hui et ce, non loin de l’environnement hautement urbanisé de l’île Lacroix.

Précision : Cette île est la dernière sur la seine avant la mer, au-delà de sa théâtralisation, s’inscrit dans ce mouvement dénommé « Poétique de la plantation ». L’œuvre, dans un esprit commensal, est en effet appelée à être colonisée par les espèces naturelles du futur jardin, végétaux comme animaux, à titre de piège à biodiversité. Intéressant mouvement, en l’occurrence, que celui que suggère cette proposition plasticienne finalement pas si insolite qu’il n’y paraît : où le jardin naît de la nature reconfigurée, l’œuvre d’art vient redonner à cette même nature les moyens de se reconstituer.

CONVERSATION AVEC PAUL ARDENNE

30.06.2022 • 20h / Rencontre / Conversation – Villa Sauber

© Christophe Beauregard

Nocturne, accès gratuit à l’exposition de 19h à 21h

L’historien de l’art Paul Ardenne, auteur d’une quarantaine d’essais, dont Newton, le masculin photographique (2022), discutera de l’exposition « Newton, Riviera » avec son commissaire, Guillaume de Sardes.

Paul Ardenne est critique d’art, muséologue, commissaire d’expositions et écrivain, spécialisé dans le domaine de l’art contemporain, de l’esthétique, de l’art vivant et de l’architecture. Parallèlement, Il enseigne l’histoire de l’art contemporain à l’université d’Amiens.

Guillaume de Sardes est écrivain-photographe, historien de l’art et commissaire d’exposition. Son travail artistique explore les rapports texte / image, à travers les thèmes de l’intime, de l’errance et la nostalgie. Il a été exposé en France, notamment à la Maison européenne de la photographie et à la Maison de la culture du Japon, ainsi qu’à l’étranger. Il est l’auteur d’une quinzaine de livres, dont certains ont été traduits en russe, en anglais ou en allemand. Comme essayiste, il s’intéresse aux artistes radicaux. Il a ainsi déjà consacré des essais biographiques à Vaslav Nijinsky, Jean Genet et R. W. Fassbinder. Il est actuellement chargé du Département développement du NMNM.

La discussion sera suivie à 21h30 par la projection deHelmut Newton, l’effronté (2020) de Gero von Boehm

Dès 19h, Chefko proposera des collations saines, bio et locales. Un large choix de boissons ainsi que des salades, wraps et desserts seront à déguster dans les jardins de la Villa Sauber.

A conversation between Dana Hoey and Paul Ardenne

Dana Hoey, artist, photographer, boxer and Paul Ardenne, art historian and writer, author of L’Image Corps, for Dana Hoey’s solo exhibition “American Smooth” (after Rita Dove) at Galerie Analix Forever (January 2022).

Christophe Beauregard // “Trouble dans le portrait”

Christophe Beauregard Trouble dans le portrait
Vernissage mardi 12 avril 2022, à 18 h
Commissariat : Paul Ardenne

Le photographe Christophe Beauregard investit la Mairie du 10e et présente quatre séries de portraits évoquant tour à tour la désocialisation, le corps voilé, le narcissisme et l’uniformisation de l’image corporelle.

Mairie du 10e Arrondissement – 72, rue du Faubourg Saint-Martin – 75010 Paris

Dossier de presse à télécharger ici
NB : Ne pas tenir compte des dates. Exposition différée pour cause de Covid-19.

Image

“AÉROSOLthérapie” à l’espace Topographie de l’art

VAPORISER-CRÉER, DE LA LÉGÈRETÉ À LA DENSITÉ
Paul Ardenne
écrivain et historien de l’art

L’exposition « AÉROSOLthérapie » présente divers travaux plastiques de quinze peintres ou dessinateurs utilisant tous l’aérosol ou l’ayant utilisé – Larry Deyab, Roland Topor et Jules Olitski, de la partie, sont décédés respectivement en 2016, 1997 et 2004. Cette utilisation s’avère d’une nature variée. Certains artistes ont recours à la bombe de peinture de manière exclusive pour tracer ou recouvrir la toile ou le support du dessin. D’autres, plus parcimonieux ou plus aventureux, l’utilisent à l’appui de manières de peindre ou de dessiner plus conventionnelles.
Le spray, l’acte de vaporisation, vient dans ce cas enrichir leur palette, la composition et l’effet stylistique produit. L’aérosolthérapie, technique de soin qui fournit à l’exposition son intitulé, consiste à faire inhaler à un malade, par nébulisation, des médicaments en suspension dans un gaz, et ce, pour acheminer dans ses voies respiratoires un microbrouillard (l’aérosol au sens strict) de substances curatives. Rapporté à l’expression artistique, le principe aérosol-thérapeutique entend suggérer que la peinture aérosol, la Spray Painting, n’est pas sans effet sur l’état même de la représentation, picturale comme graphique. Légère par sa matière mais dense par ses effets, celle-ci peut agir comme une relance inventive, comme un renforcement, comme un étai bénéfique. Son pouvoir de dynamiser l’art pictural ou le dessin en fait un allié essentiel, fraternel, secourable au besoin, de la création plasticienne. […]

AÉROSOLthérapie
Topographie de l’art, 15 rue de Thorigny, 75003 Paris
Exposition du 04 décembre 2020 au 13 février 2021
Commissaires : C.N. Jelodanti (Clara Djian & Nicolas Leto)
avec : Christian Aubrun, Bruno Bressolin, Larry Deyab, Jean Faucheur, Frédéric Fleury, Orsten Groom, Hippolyte Hentgen, C.N. Jelodanti, Rainier Lericolais, Renée Levi, Jules Olitski, Jim Sanders Shoboshobo, Sindre Foss Skancke, Roland Topo



“Courants Verts. Créer pour l’environnement” dans la revue ARTLUK

“Courants verts” sur France Musique

Sarah Trouche, Aral Revival, performance au Kazakhstan sur la mer d’Aral asséchée © Sarah Trouche @ ADAGP

À ÉCOUTER ICI