Category Archives: Video art

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Une fenêtre sur le monde grâce au Gabes Cinema Fen

Randa Maddah, Video still, Light Horizon, 2012
Randa Maddah, Light Horizon, video still, 2012


Le Gabes Cinema Fen – قابس سينما فن (Fen : Art en arabe) et La Boîte _un lieu d’art contemporain, vous invitent à découvrir la programmation “Art vidéo – El Kazma” composée par Paul Ardenne sous la direction artistique de Malek Gnaoui. Il s’agit d’une sélection de douze vidéos d’artistes tunisiens et internationaux ; chaque vidéo s’ouvre sur votre écran comme une fenêtre sur le monde, un appel à découvrir, à émerveiller notre regard et à cultiver notre curiosité.

Gabes Cinéma Fen en ligne, mode d’emploi :
• Pour accéder à la page Art vidéo du festival, cliquer sur ce lien
• Créer un compte en cliquant sur Connexion (en haut à droite), simple, rapide et gratuit !
• Une fois sur la page d’accueil d’El Kazma, découvrez la vidéo présentation générale de Paul Ardenne, ainsi que les 12 vidéos faisant partie de la sélection El Kazma 2020
• N’hésitez pas à cliquer sur Bande Annonce pour découvrir la présentation que fait Paul Ardenne de chaque artiste/vidéo
• Les vidéos sont accessibles jusqu’au 11 avril 2020

LISTE DES FILMS

Ali Kazma, Usine Automobile, 2012
Vidéo, 10’27’’
Cette vidéo a été filmée chez Audi, en Allemagne, dans l’usine d’Ingolstadt. La caméra, au moyen de cadrages précis, capte ici l’activité de construction de voitures le long d’une chaîne de fabrication en grande partie automatisée. Les robots y dominent un ballet mécanique impressionnant où l’être humain n’apparaît plus que temporairement, par éclipses. Ce point de vue sur l’univers technologique, parfois glaçant, toujours précis, rend compte de manière égale de l’ingéniosité humaine et de la déshumanisation du travail.
https://bit.ly/2yH04jh

Janet Biggs, Fondu en blanc, 2010
Vidéo, 12’28’’
Fondu en blanc se consacre au réchauffement climatique et à ses effets destructeurs. Nous suivons du regard un spécialiste du réchauffement climatique en mission sur un voilier océanographique scandinave. Tantôt sur le pont du navire, où il fait des mesures, tantôt filant sur son kayak de mer pour ausculter les glaciers et mesurer leur vitesse de fonte, ce chercheur nous communique sans mot sa propre anxiété (l’«éco-anxiété», comme l’on dit à présent).
https://bit.ly/2RjoUvX

Randa Maddah, Horizon léger, 2012
Vidéo, 7’22”
Une actrice range méticuleusement la chambre d’une maison en ruine dans le village d’Ain Fit dans le Golan syrien occupé, détruit par les forces d’occupation militaires israéliennes en 1967. Il s’agit-là de prendre soin de la ruine, parce que c’est tout ce qui reste, et de recréer une situation de ‘’familiarité’’ en dépit d’un contexte de dégradation matérielle maximale, au milieu de la tragédie et la destruction. Tout se passe en fait comme si la guerre, en ces terres marquées par la plus extrême des violences, n’avait jamais existé, ou avait été opportunément oubliée.
https://bit.ly/2JOLgRK

Farah Khelil, Effet de surface, 2018
Capture vidéo d’une projection de 61 diapositives pédagogiques d’histoire de l’art percées au laser, dimension de chaque diapositive 24 X 36 mm, 4’37’’
Un art de documents, de preuves, de réappréciation critique : Farah Khelil crée en miroir de la culture acquise, souvent sujette à caution. Elle tient le rôle de traductrice, de déconstructrice, dans une perspective d’équité culturelle. Effet de surface, installation avec projection de diapositives présentée dans cette édition en ligne, conforte cette position de l’artiste.
https://bit.ly/3aVIeYc

Souad Mani, De mythes et de choses, 2017
Vidéo, 15’12’’,
Sous-titrée Impressions embarquées, cette vidéo d’une petite vingtaine de minutes réalisée en juillet 2017 est le compte-rendu filmé d’une ‘’dérive’’ nocturne clandestine de l’artiste, accompagnée d’informaticiens dans la laverie de phosphates de Redayef, important site minier de Tunisie. L’artiste filme tandis que des appareils relèvent des données normalement non communiquées indiquant les taux de pollution locale, anormalement élevés.
https://bit.ly/39KhGri

Ala Eddine Slim, Le Stade, 2010
Film court-métrage, 23’57’’
Le Stade, court-métrage écrit, produit et réalisé par Ala Eddine Slim, nous fait suivre le temps d’un match de football la traversée d’une ville par un homme solitaire. La pérégrination de cet homme seul, qui tient peut-être de la dérive, a pour tout accompagnement sonore des commentaires sur le match, que font les supporters et les instances internationales du football.
https://bit.ly/2yE3H9z

Alaeddin Aboutaleb, Coma, 2013
Vidéo d’animation, 7’57’’
Coma, brève vidéo d’animation au rythme heurté et puissant, d’un graphisme parfois échevelé. Le thème est la mort et les défunts, cette grande peuplade des disparus venant s’agiter ici dans un sabbat hors du commun. Des cadavres agglomérés, par centaines, semblent désireux de se réveiller, de retourner dans notre monde, d’y jouer de nouveau un rôle.
https://bit.ly/3aUj2kE

Youssef Chebbi, Les Profondeurs, 2013
Moyen métrage (format d’origine : 16 mm), 27’.
Les Profondeurs, moyen-métrage sorti en 2013, a pour thème le retour d’un vampire en Tunisie, pays dont on comprend qu’il fut sa terre natale. Son arrivée de nuit dans un port de Tunis déserté et glauque donne le ton de cette fable désenchantée. Le vampire de ces Profondeurs ressemble plus à l’homme contemporain qu’à un ange noir. Errant, perdu dans le monde, même plus éternel. Les temps changent, l’imaginaire rafraîchit.
https://bit.ly/2yBiv8R

Kota Ezawa, Hymne national, 2018
Vidéo d’animation (aquarelle), 1’38’’
Kota Ezawa se distingue par une approche à la fois simplificatrice et percutante des événements traumatiques qui marquent nos sociétés. L’événement qui a inspiré l’artiste, la violence policière fréquemment exercée aux États-Unis contre les populations noires désarmées, s’avère pourtant des plus violents. Des footballeurs affiliés à la puissante fédération nationale de football américain, la NFL, ont mis genou à terre avant que ne débute le match, en signe de protestation, tandis que retentit l’hymne national des États-Unis d’Amérique.
https://bit.ly/39IQNUI

Éva Magyarósi, Tundra, 2018
Vidéo d’animation, 5’38’’
Tundra, récit morbide et initiatique d’une mort et d’une renaissance et puissant hommage à la différence, nous expose le destin fantastique d’une filiation. La mort, ici, engendre la vie, les humains naissent des animaux et inversement, dans ce but, plus fort que tout : survivre et se réaliser en dépit de la violence du monde.
https://bit.ly/2V6zYxO

Nadia Kaabi Linke, Das Kapital – Epilogue, Une fable sur la fin d’une époque, 2020
Installation multimédia avec vidéo et son, 12’07’’, en collaboration avec Mohamed Shaqdih
Une fable à propos de la fin d’une ère, tirée de l’installation éponyme. Le point de départ de cette œuvre est la découverte à Amman, en Jordanie, d’une ruine singulière : celle d’une maison ayant appartenu à une famille bourgeoise locale, et dont ne reste que le portail d’entrée brinquebalant, tenant debout grâce à une branche d’arbre. La dernière propriétaire de cette maison, suite à un rêve où son père lui parle d’un trésor caché sous la demeure familiale, la fait démolir.
https://bit.ly/2V8zQh9

Mounir Fatmi, Nada – Danse avec les morts, 2015-2016
Vidéo montage HD, 17’42’’
Nada, vidéo montage noir et tragique, cumule, une vingtaine de minutes d’images d’archives des guerres du 20e siècle et eaux-fortes du peintre espagnol Francisco Goya consacrées à la guerre menée au début du 19e siècle en Espagne par les armées de conquête napoléoniennes. Le temps a passé mais la cruauté demeure, l’homme reste un loup pour l’homme, le temps de la pacification se fait attendre.
https://bit.ly/3bYIVji

VIDEO FOREVER # 44 : ROBOTS

Pascal Haudressy, Brain, video still

Pascal Haudressy, Brain, video still

Les Robots, les Androïdes et les autres, une menace ? Une extension de notre humanité ? Des alliés ? À l’heure ou nous sommes en train de glisser de l’Intelligence artificielle vers l’Émotion artificielle, Paul Ardenne se pose la question : « Que nous dit de nous le robot, à travers la vidéo d’exposition ? »

« Comment, en notre premier quart du 21e siècle, à présent que les robots sont partout – drones, aspirateurs domestiques, pollinisateurs — mais aussi animaux —, “bots” votant pour nous et à notre place sur les réseaux sociaux, véhicules à conduite autonome… -, comment donc les artistes le représentent-ils ? Que nous disent-ils des relations humains-robots ? Le robot, sur le modèle des androïdes de Philip K. Dick, veut-il encore devenir un humain ? Et l’humain, revendique-t-il une identité cyborg comme Donna Haraway, il y a près de quarante ans, revendiquait pour les femmes cette identité dans son Manifeste Cyborg au prétexte que le cyborg est “post-genre”, non masculin ni féminin, et qu’il permet de fait à tous les oppressés du genre, en adoptant son non-genre, de dépasser d’office toutes les formes de domination genrées ? »

Pour assister à la présentation de Paul Ardenne et Barbara Polla, et pour voir les vidéos, souvent merveilleuses, que les artistes et les cinéastes d’aujourd’hui consacrent aux robots, c’est demain jeudi 5 mars, à Topographie de l’Art à 19h.

Et pour le teaser, c’est ici !

VIDEO FOREVER 37 *BLOODY FALL/S*

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Jeudi 27 Septembre 2018 – 19h

Université Paris Descartes – Musée d’Histoire la Medecine
85 Bd Saint-Germain, 75006 Paris
Réservation auprès de barbara.s.polla(a)gmail.com

Avec des vidéos de (entre autres) Alix Delmas, mounir fatmi, Ali Kazma, Sabine Massenet, Andrea Mastrovito, Karchi Perlmann, Yapci Ramos, Raymundo, Perttu Saska, Ornela Vorpsi, Marina Zurkow, et Art Orienté Objet (à confirmer)

Remerciements : Musée d’Histoire de la Médecine (Paris Descartes), Axel Kahn, Marie-Veronique Clin, Giulia Nardelli, Catinca Tabacaru Gallery, Bärtschi & Cie, Tuomo Manninen

Quand un médecin, HDR de l’Université Paris Descartes qui plus est (Barbara Polla) et un historien (Paul Ardenne, Université d’Amiens) présentent une séance de VIDEO FOEVER sur le thème du sang au Musée d’Histoire de la Médecine, un peu d’histoire s’impose. Un peu d’histoire du sang et plus particulièrement, de la transfusion sanguine. La montée de l’escalier vers le Musée d’Histoire de la Médecine ne nous convie-t-elle pas à admirer le tableau de Jules Adler, Transfusion de sang de chèvre, 1892 ?

C’est en 1630 que le scientifique anglais William Harvey montre que le sang circule dans le corps grâce aux artères et aux veines. L’idée d’injecter diverses substances dans les vaisseaux émerge alors rapidement et des scientifiques se mettent à injecter dans les veines des chiens diverses substances, de l’opium notamment, puis, en 1665, un médecin tente de transfuser le sang d’un chien à autre chien. Au même moment, en France, un médecin du roi, Jean-Baptiste Denis, injecte du sang d’agneau à Antoine Mauroy, un homme violent, pyromane et exhibitionniste, avec l’idée que le sang d’agneau pourrait adoucir les mœurs des hommes. Le patient présente une réaction aiguë majeure mais survit et va mieux…

En 1908, à New York, le français Alexis Carrel, venu travailler à l’institut Rockefeller, est sollicité pour soigner une petite fille à peine née qui saigne et se vide de son sang. Il faut la transfuser ! Et l’on connaissait les travaux de Carel sur la transfusion. Ces travaux portaient sur les sutures des vaisseaux sanguins et jusque-là il n’avait travaillé que sur des animaux. Arrivé près du bébé, il décide d’utiliser le sang du père ; la veine derrière le genou de l’enfant est coupée est « attachée » à une artère du poignet du père et quelques minutes plus tard la petite fille reprend des couleurs, ses lèvres redeviennent rouges… et en 1912, Alexis Carrel reçoit le Prix Nobel de médecine.

Pendant des années, les transfusions s’effectuent ainsi, de corps à corps, de bras à bras. Le 16 octobre 1914, à l’Hôpital de Biarritz, a lieu la toute première transfusion sanguine de la guerre : Isidore Colas, un Breton de Bannalec, lui-même en convalescence, sauve, par le don de son sang, le caporal Henri Legrain, apporté du front en état de choc hémorragique. Au cours des années suivantes, la transfusion sanguine se développe sur le terrain militaire et permet des retours à la vie qui évoquent souvent des miracles. Puis les techniques de conservation commencent à se développer, ainsi qu’en parallèle, les « centre de transfusion », le premier à l’Hôpital Saint-Antoine, à Paris, de même que les réseaux permettant le récolte des dons de sang. Ce ne sera pourtant qu’en 1952 que sera mise au point, aux États-Unis, la première poche à sang en matière plastique. La première vidéo montrée sera dédiée à cette innovation incroyable, qui permettra notamment à l’artiste Raymundo de recevoir onze poches de sang et de créer la deuxième vidéo.

L’idée de ce VIDEO FOREVER est venue cependant des œuvres d’Alix Delmas et de Yapci Ramos, toutes deux présentées au début de cette année, respectivement à Paris (après avoir été censurée à Nice) et à New York. La mer en sang et le sang de la femme. Les flux, marins et humains. Toute l’histoire du sang des femmes dans l’art est convoquée ici. Sangsuelle et politique. Sans oublier Drakula.

Mais BLOODY FALL/S ce sont aussi les chutes sanglantes, et encore, pour BLOODY FALL, l’été indien. Une saison qui n’existe qu’au Nord de l’Amérique. Notre saison, en ce 27 septembre 2018.

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VIDEO FOREVER 36 *RÉSISTANCES À LA MARGE*

VIDEO FOREVER 35 *IN THE SCREENING ROOM OF MY SLEEPING BRAIN*

https://vimeo.com/277269374

RECONSTRUCTING EDEN IN HUNGARY

Within the framework of the Art Capital Festival, that is dedicated this year to Nature and Pathway, RECONSTRUCTING EDEN is a video exhibition centered on and echoing with the themes of nature, ecology, in and out of pathways, moving, driving, diving, walking, biking, flowing, sailing – living.

“Ecological art” or “eco-art” are the terms used for creative endeavours that promote the cause of sustainable – and beautiful – natural and human environments. Whatever the form taken by works of this tendency – in our case, video – the goal is to heighten public awareness of the multiple issues we face to maintain inviting environments.

“Walking art” is one form of eco-art that roots in art history long before ecology. In the recent years, walking art has extended as navigating art (Janet Biggs), biking art (Shaun Gladwell, Ali Kazma), driving art (Frank Smith) and more generally, as “exploring art” (Ursula Biemann, Janet Biggs, Violaine Lochu, Miguel Angel Rios, Clare Langan), and floating art (Clare Langan, Gianluigi Maria Masucci). Walking art has multiplied and could henceforth be named “Pathway art”.

Whatever the outlook of eco-art, the role of the “eco-artist” combines the position of friends of the earth and sounders of alarms. A deep humanism defines “eco-art”, inseparable from a revitalised vision of life and a re-founded harmony between humanity and its environment.

With the mesmeric moving images of nine international artists,  “RECONSTRUCTING EDEN” is seeking for this harmony, to be perceived along with the improbable, both ghostly and genuine, harmony between the old stones of the ArtMill in Szentendre and the video images of worlds to come, from “subatlantic” to Planet Mars.

To know more about the event, click here.

Jeudi 15 mars au 22 Visconti

VIDEO FOREVER 35
*IN THE SCREENING ROOM OF MY SLEEPING BRAIN*
Thursday, March 15 – 7 pm
22 rue Visconti, 75006, Paris

VIDEO FOREVER with Point Contemporain
.

While breathing,
we touch this world.

While dreaming,
we create this world.

Noritoshi Hirakawa, 2017.

Dreams keep us busy night and day. There are many diverse ways to sleep and to dream, or not to sleep and to dream. Insomniacs, sleepwalkers, dreamers… we all design the world: dreaming indeed is not (only) an escape or a way to live another life, the life we can’t or won’t live — no, dreaming is an intense activity of sampling, recalling, organizing the millions of images that every day we accumulate in our « screening room ». Deconstruction of stored images, reconstruction of novel realities, creation of surreal, hyperreal images: in the screening rooms of our sleeping brains, movies get produced and forgotten at incomparably faster fate than in Hollywood… Moving dreams become moving images: form science to art. Video art. Moving art.

Those who can still dream do not sleep any more (mounir fatmi). We don’t sleep, we dream !

Join our dreams… with videos by Louidgi Beltrame, Véronique Caye, mounir fatmi, Clare Langan, Lucy Lindsey, Ruth Lingford, Virgile Novarina, Julia Charlotte Richter,  Lily Scherlis, Ornela Vorpsi and more

Thanks to : François Bonenfant ; Janet Biggs ; Philippe Jousse, Jousse Entreprise ; Marcel Marette ; Matt Saunders ; Valérie Toubas et Daniel Guionnet, Point Contemporain ; Les Vitelloni, Paris ; Visconti 22.

ARTY DANCING IN TEL AVIV

EDIT MYSTIKA HOSTS VIDEO FOREVER 34
*ARTY DANCING*, November 1st, 7:30 pm

EDIT MYSTIKA, DB Studios, HaAmal st 6, 2nd floor, Tel Aviv

With Janet Biggs, Sean Capone, Gilles Delmas, Gary Hill, Ali Kazma, Elena Kovylina, Clare Langan, Melanie Manchot, Erwin Olaf, Arnold Pasquier, Kathi Prosser, Joanna Malinowska, Julien Serve & Lee Yanor

Curated by Barbara Polla and Paul Ardenne

The 34th screening of VIDEO FOREVER on the theme of ARTY DANCING explores this very space of freedom, a space that becomes a playground and a laboratory, a space where thought itself becomes movement. At best, video images embody emotion. They generate and hold the gaze and memory. A gaze that takes its time, a memory that preserves it, a body that returns. Rather than an exploration of dance itself, VIDEO FOREVER ARTY DANCING focuses on how video artists treat the movement, the body in movement. Dance is distinguished from the way one generally comprehends it, most often coming from outside the world of professional dancers and choreographers… It is inside our bodies, even in our slightest movements, nearly invisible, like that of our hands dancing on the keyboard; it is in the dance of dressing in the early morning, of stripping when evening comes and of an erotic dance in the afternoon; it is in our urban displacements, which we hesitate to refer to as choreographed; it is in our rounds, our heft, our attempts at elevation; it is the underpinnings of joy, it is uncertainty, doubt, fantasy, candour. It is an immense imaginary field, a potential for gesture opened up by the paths that cross our inner world. It is a full-bodied laugh.

There is, in video art as in dancing, a possibility of bliss.

The importance of dance in human life is a global one. Considered as a sensitive movement, dance is an expression of the feeling. As an intelligible movement, dance is the expression of the thought. Dance “moves” and dance “thinks”. Even so-called “trance” dances are based on the consideration that dance is mentally structured: one moves one’s body until exhaustion not to reach the state of extreme tiredness but to reach something that goes beyond the body: our belonging to the vast movement of life, our presence in the cosmos.

Dance is one of the oldest means of communication for human beings whether among themselves or with their gods when they believe in gods. Communication is fundamental to dance: dance is a language, a body language, an esthetic language, a symbolic language. This language is a form of power, like all forms of communication: we dance to exist, to show that we exist, to argue that we exist for some specific reason. Salome dances to see the head of a man cut off, the whirling dervish dances to join the favors of God, the go-go dancer dances to raise sexual pressure.

Art has always been interested in dance. Some dances are reproduced in the ancient tombs of ancient Egypt and on the Greek red figures’ vases of the century of Pericles. Power has always been interested in dance as well: the practice of ballet was created to regulate it, to provide rules of decency to trance and sometimes even to ban it. Charleston for example was banned by the papacy at the beginning of the 20th century!

Nowadays, visual artists and especially video artists often evoke dance in their practice. In this 34th VIDEO FOREVER screening *ARTY DANCING *, artists present the body in movement with a particular background which is essential here, each artist unfolding her or his specific strategy. The purpose of showing dance is not only to exalt the movement of the body, to free or to constrain it. *ARTY DANCING * also proposes an essential reflection on the powers of the body and its strategies of existence, between affirmation of self and doubt about identity.

Due to limited seating, please confirm your attendance by e-mailing: samantha.adlerdeoliveira@gmail.com.

Thanks to In Situ Gallery, Magda Danysz Gallery, Lee Yanor, Edit Mystika, the Swiss Embassy & the French Institute of Israël.

*VIDEO FOREVER 33* – ANIMAL DEATH

May 3rd, 7:30pm
Musée de la Chasse et de la Nature

Introduction : Claude d’Anthenaise – Conference : Barbara Polla & Paul Ardenne

With Katja Aglert, Véronique Caye, Georges Franju, Julia Ghita, Mihai Grecu, Pauline Horovitz, Signe Johannessen, Ali Kazma, Merve Kaptan, Erik Levine, Lucy & Jorge Orta, Tiziana Pers, Lucie Plumet, sintacti-k, Jeanne Susplugas.

Free Entrance. Registration mandatory : reservation@chassenature.org.

Just two years ago, in this same hunting and nature museum, Musée de la Chasse, we presented the 23rd session of VIDEO FOREVER, dedicated to the theme of death. A summary of the session can be found on the VIDEO FOREVER blog. We showed, among other things, a film by Raphaëlle Paupert-Borne about the illness and death of her daughter, whom she lost to cystic fibrosis at the age of 4 or 5. Everybody stayed to watch it in its entirety. It is a beautiful film. During the session, we also showed Ali Kazma’s film Slaughterhouse. It, too, is a beautiful film. In it, we witness animals dying in a kosher slaughterhouse in Istanbul. At least twenty people left the room.

Claude d’Anthenaise later proposed we organize a session dedicated specifically to the theme of animal deaths. And we asked ourselves: how is it that the death of this little girl was watchable but the animal deaths were not? There are likely several reasons for this. First, the death of the little girl was inevitable while that of the animals was imposed on them. But forced death does not systematically cause spectators to flee from the cinema – far from it. One might reply to this counter-argument that in war movies, men do not really die – but in war, yes, they do really die, just like animals at the slaughterhouse. Another assumption we may make to justify this differential sensitivity would be the question of innocence. All of us would need a kind of “protectorate of innocence.” Since humanity has lost all innocence as of a century ago, – we now realize that human beings are capable of the worst, overwhelmingly so – perhaps children, who are future adults, have also lost their innocence in our eyes. Perhaps animals now represent a kind of “natural reserve of innocence” that we should not tamper with. No matter that animals kill one another; they would nonetheless be exempt from the possibility of evil.

We therefore set out to research the best way to approach this theme, avoiding whenever possible that spectators leave from the outset – and although the artists’ videos assembled for this program do not provide answers to the fundamental questions we ask ourselves about animal deaths, they do allow us to more deeply explore the questions asked, including, among others:

* Is whatever makes us “mortal” beings – the consciousness of our death, both as individuals and as a species (human) – shared by animals? Are animals conscious of their own death – of death itself – in the same way men are?

* In representations that aspire to make us feel such a consciousness, how much of what we feel is “projection”? (This question is particularly apt in relation to video art..)

* Why do contemporary artists not represent animal deaths that occur naturally, even though animals die of natural causes? Why don’t they represent deaths that result from animals killing one another?

* Does the movement, at times fanatical, to prevent animals from dying correspond to the desire to prevent human death – and, faced with the impossibility of doing so, to a kind of détournement?

* What about rituals and ritualizations of death?

* Why would classic hunting images, which were, and still are, considered “beautiful” (see images in this museum) be maligned – or why are they –, insofar as they are contemporary?

* What do artists who deal with the subject of animal deaths tell us about our own relationship to death?

This program was conceived while keeping several themes in mind: deaths from natural causes; the question of conscience; ways of representing slaughterhouses, including choreography; hunting, fishing, and eliminating animals harmful to agriculture; tributes to endangered animals; the potential beauty in representations of death.

Thanks to Annie Aguettaz (Images-Passages), Janet Biggs, Camille Goujon, Laurie Hurwitz, Ida Pisani (Prometeo Gallery).

Il y a exactement deux ans, en ce même musée de la Chasse et de la Nature, nous présentions la 23ème session de VIDEO FOREVER, dédiée au thème de la mort. Vous pouvez en trouver la reprise vidée sur le blog de VIDEO FOREVER. Nous avions montré, entre autres, un film de Raphaëlle Paupert-Borne sur la maladie et la mort de sa propre petite fille, décédée de mucoviscidose à l’âge de 4 ou 5 ans. Vous étiez tous restés regarder. C’était un beau film. Dans le déroulé de la séance, nous avions également montré le film Slaughterhouse de Ali Kazma. C’est aussi un beau film. On y voit les animaux mourir dans un abattoir kasher à Istanbul. Au moins vingt personnes avaient quitté la salle.

Claude d’Anthenaise nous a alors proposé d’organiser une séance spécifiquement dédiée au thème de la mort des animaux. Et nous nous sommes interrogés : comment se fait-il que la mort de la petite fille soit regardable, et celle des animaux ne le soit pas ? Il y a probablement de multiples raisons à cela. D’abord, la mort de la petite fille est une fatalité, celle des animaux est infligée. Mais la mort infligée ne fait pas systématiquement fuir les spectateurs du cinéma, loin de là. On pourrait répondre à ce contre-argument que dans les films de guerre les hommes ne meurent pas vraiment – mais à la guerre, oui, ils meurent vraiment, comme à l’abattoir.
L’une des hypothèses émises pour expliquer cette sensibilité différentielle serait la question de l’innocence. Nous aurions tous besoin d’une sorte de « protectorat de l’innocence ». L’humain ayant depuis le siècle dernier perdu toute innocence – nous savons désormais qu’il est capable du pire, massivement – peut-être que l’enfant, futur adulte, a lui aussi perdu de son innocence à nos yeux. Peut-être que les animaux représentent désormais pour nous une sorte de « réserve naturelle d’innocence » à laquelle nous ne devrions pas toucher. Peu importe que les animaux se tuent entre eux, ils n’en seraient pas moins exemptés de la possibilité du Mal.

Nous nous sommes alors mis à la recherche de la meilleure manière d’aborder ce thème, en évitant dans toute la mesure du possible que les spectateurs ne quittent la salle d’entrée de jeu — et si les vidéos d’art réunies dans la programmation proposée ne vont pas apporter de réponse aux questions fondamentales que nous nous posons à propos de la mort des animaux, elles vont nous permettre d’approfondir les questions posées, qui sont, entre autres :

*Ce qui fait de nous des êtres « mortels » – la conscience de notre mort en tant qu’individus et en tant qu’espèce (humaine) – est-elle partagée par les animaux ? Les animaux ont-ils conscience de leur mort – de la mort – de manière similaire aux hommes ?

*Dans les représentations qui visent à nous faire ressentir une telle conscience, quelle est la part de « projection » ? (une question particulièrement adéquate quand il s’agit de vidéos…)

*Pourquoi les artistes d’aujourd’hui ne représentent-ils pas la mort naturelle des animaux, quand bien même les animaux meurent de mort naturelle ? Pourquoi ne représentent-ils pas la mort que les animaux se donnent entre eux ?

*La volonté parfois forcenée d’annuler la mort des animaux répond-elle du désir d’annuler la mort humaine – et devant l’impossibilité de ce faire – à une sorte de détournement ?

*Qu’en est-il des rituels, des ritualisations de la mort ?

*Pourquoi les images classiques de chasse qui étaient et sont encore considérées comme « belles » (voir les images du musée) seraient-elles – ou sont-elles – aujourd’hui décriées, dans la mesure où elles sont contemporaines ?

*Que nous disent les artistes qui travaillent sur la mort des animaux de notre propre rapport à la mort ?

La programmation elle-même a été conçue par thèmes : la mort naturelle ; la question de la conscience ; les représentations de l’abattoir, incluant la chorégraphie ; la chasse, la pêche, et l’élimination des animaux nuisibles à l’agriculture ; les hommages aux animaux en voie de disparition ; la possible beauté des représentations la mort.

Merci à Annie Aguettaz (Images-Passages), Janet Biggs, Camille Goujon, Laurie Hurwitz, Ida Pisani (Prometeo Gallery).

Entrée libre. Inscription indispensable à l’adresse suivante reservation@chassenature.org.